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Commune Jeunes Admis

  25 Sep , 2018       COJ

Lancée en 2013, la campagne de la Fédération des Maisons de Jeunes (La FMJ, membre de la COJ) avait pour objectif d’ouvrir le débat sur la politique jeunesse au niveau local. A la veille des élections communales, ils nous écrivent leur retour de campagne …

Nous avions lancé la campagne Commune Jeunes Admis (CJA) dans la foulée des dernières élections communales. L’objectif était d’ouvrir le débat sur la politique jeunesse menée au niveau local avec l’idée de construire ensemble, entre acteurs locaux, une charte d’engagement qui s’appuie sur les valeurs chères à notre secteur : miser sur les potentialités des jeunes, viser leur émancipation et épanouissement, enclencher des processus participatifs, des projets créatifs et citoyens… Concrètement, dans chaque commune volontaire, des réunions tripartites étaient mises en place. Ces tripartites rassemblaient : 1. Les Centres de Jeunes et les acteurs associatifs jeunesse et culturel locaux, 2. Les responsables politiques et administrations communales et 3. La Fédération des Maisons de Jeunes. Les jeunes étaient évidemment impliqués tout au long du processus ! Ces ouvertures de dialogue amenaient d’emblée des réflexions sur la politique locale de jeunesse : « Quelle place pour les jeunes dans l’espace public ? », « Quelles activités socioculturelles pour les jeunes ? », « Comment pacifier le rapport à la police ? » « Comment penser des politiques de mobilité adaptées aux jeunes ? »,…

Les concertations ont duré plusieurs mois, certaines ont abouti à la signature d’une charte « Commune jeunes Admis », d’autres pas. Chaque charte étant particulière (basée sur le contexte local), certaines avaient des objectifs très concrets (ex : créer un studio son pour les jeunes) et d’autres sont restées plus généralistes (faire travailler les acteurs locaux jeunesse dans une même direction en créant la concertation). Partout, des résultats étaient visibles : nouvelles maisons de jeunes, nouvelles activités socioculturelles (festivals, soirées, projets d’expression et de création), création de Conseils Communaux de jeunes… Au final, neuf chartes ont été signées et des actions menées dans une vingtaine de communes bruxelloises et wallonnes entre 2013 et 2018. Un bilan satisfaisant au vu du temps et de l’énergie nécessaire : plus d’une dizaine de réunions avec 10 à 15 acteurs, un travail de consultation et d’enquête, d’écoute des jeunes et des professionnels, des démarches de négociation, d’expérimentation, d’écriture, de réécriture d’orientations des politiques jeunesse, etc.  On a privilégié la qualité à la quantité.

Faire évoluer les logiques jeunesse

Chaque expérience, chaque trajet a été très différent. La FMJ a par exemple souvent dû convaincre les acteurs locaux de la pertinence de sortir d’une logique d’aide sociale et de prévention, au bénéfice d’une logique participative et émancipatrice. Faire confiance à la jeunesse ne semble pas toujours naturel. Le défi a aussi consisté à travailler au renforcement (parfois à l’apaisement) des relations entre associatif et autorités…Dans certaines communes, la jeunesse était envisagée comme un problème dans l’espace public, voire une nuisance … Dans d’autres, les activités à destination des jeunes relevaient simplement de l’occupationnel. Une commune pouvait ainsi dépenser 4000 € pour amener un car de jeunes à Walibi, mais n’envisageait pas de donner un soutien financier à la maison de jeunes locale pour développer des projets porteurs de sens. Bref, c’était une aventure de longue haleine qui a nécessité un investissement important.

à la veille des élections communales 2018 ? La FMJ est convaincue que les politiques locales de jeunesse sont un réel enjeu de société. Si avec le dispositif Commune jeunes Admis, on a été un peu précurseur, le politique (ministre de la Jeunesse et l’Europe) s’est finalement emparé de cet enjeu. Ainsi, depuis 2016, l’appel à projets Vers une politique locale de jeunesse plus participative de la ministre de la Jeunesse, Isabelle Simonis, permet à d’autres groupes d’acteurs locaux de se lancer dans une aventure similaire. Un soutien et des moyens qui viennent à point pour renforcer les logiques de participation citoyenne au niveau communal. à la  FMJ, on poursuivra nos futures actions avec ces nouveaux dispositifs pour qu’un maximum de jeunes puissent trouver une place active, valorisée et valorisante dans leur commune….

Nathalie Heusquin
Fédération des Maisons de Jeunes, infos :
www.communejeunesadmis.be