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International

Secteur Jeunesse, une déclaration européenne

  30 Sep , 2015   ,    Jennifer Neilz

Faisant suite à la première Convention de 2010 à Gand, et organisée cette fois dans le cadre de la Présidence belge du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe, la 2ème Convention européenne sur le travail de jeunesse s’est réunie à Bruxelles en avril 2015.

Novembre 2010 : première résolution de l’Union européenne (UE) sur le travail de jeunesse, censée contribuer à sa reconnaissance, suite à la première Convention européenne sur le travail de jeunesse. La Convention de Gand s’était axée sur la reconnaissance de la diversité du travail de jeunesse en Europe ; 5 ans plus tard, à Bruxelles, il s’agissait maintenant d’identifier un terrain commun. Près de 500 participants – principalement décideurs politiques nationaux et européens et fonctionnaires, mais aussi travailleurs jeunesse, professeurs ou chercheurs – issus des pays du Conseil de l’Europe se sont ainsi réunis durant 4 jours afin de construire ensemble un message politique fort sur la reconnaissance du travail de jeunesse sous forme d’une déclaration. élaborer une stratégie basée sur des orientations communes à une cinquantaine de pays, mission impossible ? Entre les Macédoniens qui ne reçoivent aucun subside, les Polonais qui n’ont pas de Ministre de la jeunesse et les Biélorusses qui luttent pour la reconnaissance légale de leurs ASBL, comment arriver à un consensus à mettre en avant auprès des décideurs européens ? Au-delà-des nombreux discours et séances plénières, les ateliers et visites de terrain, axés sur 7 défis/axes de travail (cf encart), n’ont pas laissé beaucoup de temps et d’espace pour approfondir la question. Et dans le lot, les Belges – toutes communautés confondues – paraissaient les mieux lotis avec leur  soutien structurel au secteur socioculturel, tout comme les Suédois et les Danois…

Une déclaration consensuelle… ou pas

La déclaration a tout de même été rédigée pendant la Convention et présentée le dernier jour aux participants. Sous-titrée « Créer un monde qui fasse la différence », elle s’adresse principalement aux Etats membres du Conseil de l’Europe et aux organisations multilatérales (UE, Conseil de l’Europe, Nations Unies). Une déclaration accueillie avec enthousiasme par les nombreux décideurs européens présents, qui promettent une recommandation du Conseil de l’Europe en 2016. Une déclaration mettant en avant des recommandations concrètes : améliorer la qualité du travail jeunesse notamment en finançant suffisamment le secteur, poursuivre l’exploration d’un terrain commun en Europe, favoriser la coopération intersectorielle … autant d’intentions qu’on ne peut que louer. La délégation belge francophone auprès de la Convention a toutefois relevé quelques points sensibles, notamment les notions de système de certification, professionnalisation du secteur, socle de compétences… En effet, si pour certains pays où le secteur jeunesse est extrêmement peu développé, la professionnalisation du secteur peut être un enjeu de taille pour permettre la reconnaissance du secteur, chez nous professionnalisation et certification riment souvent avec normalisation, formalisation des compétences à acquérir, comme dans l’éducation formelle. Ce qui ne correspond pas à notre philosophie : importance du parcours de formation des animateurs, démarches d’éducation permanente et valorisation de méthodes actives, place des volontaires, apprentissage par la pratique, réalités de terrain différentes avec leurs propres spécificités … Autant de points à tenir à l’œil d’ici la prochaine édition de la Convention, prévue en 2018 en Allemagne.

Le texte de la déclaration se trouve sur le site de la Convention : www.eywc2015.eu

Credit photo-dessin © FWB – Jean Poucet – © Leen Lagrou – © Erik Van Cauter – © Letizia Finizio

7 défis liés au travail jeunesse

Le travail a tourné autour de 7 défis basés sur l’analyse du Professeur de politiques jeunesse européennes Howard Williamson, Towards Common Ground. à savoir : 1. La raison d’être du travail jeunesse ; 2. Les objectifs du travail jeunesse et ses retombées attendues ; 3. Les différents modèles et pratiques du travail jeunesse ; 4. Les connexions avec les autres secteurs touchant à la jeunesse ; 5.La reconnaissance du travail jeunesse et de ses pratiques dans le secteur jeunesse et au-delà ; 6.Le besoin d’éducation et de formation des professionnels du travail jeunesse ; 7. L’importance du travail jeunesse pour les jeunes, leurs communautés et la société.