Politique,Rencontre & Réflexion
Début septembre, la COJ a rencontré la Ministre de la jeunesse, Mme Isabelle Simonis pour une interview « un an après » …
Le cahier des charges vient d’être envoyé et vise à créer une plateforme informatique pour stimuler la participation des jeunes sur des enjeux de société. Nous travaillons en partenariat avec le Conseil de la Jeunesse (CJCF) à la mise en place de cet outil qui comportera deux volets. Le premier est destiné à n’importe quel jeune désirant s’exprimer. Le deuxième volet vise les professionnels du secteur. Toutes les structures de jeunes auront la possibilité de travailler à partir de la plateforme sur des projets plus approfondis, avec leur groupe de jeunes, autour des questions de citoyenneté.
Nous avançons pas à pas, prudemment. Le timing c’est 2017-2018 : nous ne voulons pas arriver avec de nouveaux décrets juste avant la fin de la législature. Mais il faut tout de même se donner le temps si nous voulons faire une concertation avec le secteur.
Nous avons dit que nous ne modifierons pas les choses tant qu’il n’y a pas de nouveau décret. Et ce sont vraiment deux niveaux différents. Par contre, un inspecteur pourrait constater des points qui posent problème et les porter en avant lors de l’évaluation. Mais il ne sanctionnerait pas une OJ avec en tête une évolution future du décret, ce n’est pas un processus rétroactif.
La note politique locale jeunesse est en phase de finalisation au niveau du cabinet et elle doit être soumise aux Régions. Je voudrais qu’après les élections communales de 2018, tous les programmes stratégiques des communes contiennent un pan qui concerne les politiques de jeunesse. C’est au niveau local que nous pouvons renforcer la citoyenneté. Mais il faut que ce soit une relation win-win, qui répond aussi aux défis et enjeux des communes.
Ce projet a permis de sortir des résultats chiffrés pour la jeunesse, une première. Il y a une faible représentation des jeunes et en générale peu positive. Nous sommes dans l’incapacité politique de donner des injonctions à la presse mais, vis-à-vis de la RTBF (service public), le contrat de gestion sera renégocié en 2017. Nous aurons des réunions avec J.-C. Marcourt, Ministre des médias sur les aspects qui nous concernent. Il y a moyen que le secteur se mobilise à ce moment-là pour faire ressortir des thématiques.
Au sein de mon département, nous le faisons systématiquement. Par exemple, la campagne « violence » lancée en novembre sera axée sur les 16-25 ans. Idem pour une autre campagne sur l’homophobie qui sera lancée en octobre. Quant aux récentes formations sur le radicalisme, la cellule Egalité des chances a développé le contenu de la formation avec la cellule jeunesse.
Le secteur de la jeunesse est fort attaché à la transversalité. Je partage cet objectif et j’espère que nous serons en capacité d’organiser, sur une thématique à déterminer, un groupe interministériel autour de la jeunesse. La conférence interministérielle instaurée par le plan jeunesse se situait fort au niveau de la jeunesse comme demandeur. Il faut un peu modifier la mécanique et venir avec des propositions qui puissent comporter un intérêt aussi pour d’autres.
Négative : le secteur est hyper organisé et a mis en œuvre des mécanismes de concertation qui fonctionnent mais sont parfois très lourds. Il y a aussi une concurrence interne forte. C’est parfois immobilisant, pour le secteur et pour la Ministre. Evidemment, la concertation est importante mais il ne faut pas oublier que nous sommes d’abord là pour nous adresser aux jeunes.
A côté de cela, je suis chaque fois vraiment émerveillée par les projets qui se passent sur le terrain, par la motivation des équipes (avec peu de moyens parfois). C’est vraiment enthousiasmant.
Propos recueillis par Mathieu Midrez
Quelles commissions parlementaires pour la jeunesse ?
Il semble évident que la référence soit la Commission jeunesse du Parlement de la fédération Wallonie-Bruxelles (FWB). Cette commission, réunie environ tous les 15 jours, traite des dossiers liés à la politique de la jeunesse et les questions orales sont adressées à “notre” ministre, Isabelle Simonis. Néanmoins, si l’on désire dresser un tableau complet de ce qui impacte notre secteur. Les “jeunes” comprenant les personnes à partir de 3 ans, il est bon de jeter un coup d’œil à la Commission enfance. Ensuite, le nerf de la guerre restant l’argent et qui dit argent dit salaire et emploi, n’oubliez pas les Commissions emploi des parlements wallon et de la Région de Bruxelles-Capitale, qui sont compétentes pour ces matières (y compris les emplois ACS, APE, etc.).
Tant que vous êtes dans la capitale wallonne, profitez-en pour passer en Commission de l’agriculture, certaines OJ seront très certainement concernées par ses travaux. Et enfin, au fédéral, vous trouverez la Commission des relations extérieures, importante pour les visas, le volontariat à l’étranger …
Comment savoir ce qu’il s’y passe ?
Concrètement, qu’est-ce qu’elles font ? D’une part, elles élaguent le travail avant les séances plénières : on y présente et discute des projets de lois, éventuellement on les amende et on les vote. D’autre part, elles contrôlent les ministres par le biais de questions orales et d’interpellations. Certains échanges sont particulièrement croustillants.
En pratique, vous obtiendrez toutes les informations essentielles sur le site du parlement concerné. Par exemple, sur www.pfwb.be se trouvent les comptes-rendus intégraux des précédentes commissions jeunesses ainsi que l’agenda des futures réunions, parfois assorti d’un ordre du jour.
Attention : ces comptes-rendus ne comprennent que les questions orales. N’hésitez donc pas à fouiller les « documents et décrets » avec des mots-clés pour y dénicher les dernières publications concernant la jeunesse.
Il est tout à fait possible d’assister aux commissions : soyez sur place un quart d’heure à l’avance avec votre carte d’identité et le tour est joué.
Pourquoi tous les partis ne sont pas dans les différentes commissions ?
Premièrement, il faut faire partie d’un groupe politique reconnu (donc avoir un certain nombre de députés). Ensuite, les commissions comptent entre 10 et 15 membres officiels (en fonction des parlements), répartis proportionnellement à la taille des groupes reconnus. Au parlement de la FWB par exemple, PS, MR et cdH y siègent officiellement, Ecolo (groupe reconnu mais trop petit) peut y assister et poser des questions orales mais ne peut voter et les autres partis n’y ont pas accès. N’hésitez pas à contacter l’un ou l’autre député pour des informations ou des suggestions, en fin de compte c’est leur job de vous représenter. M.M.