Politique,Rencontre & Réflexion
Venue du monde associatif et non-marchand, à 47 ans, la n nouvelle Ministre de la jeunesse, Isabelle Simonis (PS) n’est pas à son premier mandat politique passant, depuis 2003, par les différents niveaux de pouvoirs: local, communautaire, régional, fédéral. Local comme bourgmestre de Flémalle, aujourd’hui empêchée. Communautaire, elle fut députée et présidente du parlement de la Fédération Wallonie Bruxelles. Au régional: députée et cheffe de groupe PS à l’assemblée. Et enfin, au fédéral, Isabelle Simonis occupa le poste de Secrétaire d’état aux Familles et aux Personnes handicapées. Nous sommes alors en 2003, l’année où elle entre véritablement e n politique, appelée par Elio Di Rupo, président du PS, à l’époque informateur du Roi du futur gouvernement «violette» avec socialistes et libéraux sous Guy Verhofstadt – Premier Ministre. «Elio Di Rupo voulait féminiser les listes électorales et s’ouvrir aux personnes qui venaient de «la société civile». J’avais un peu ces caractéristiques là. Je me suis retrouvée sur les listes du Sénat.» Avant la politique, Isabelle Simonis travaillait sur le terrain associatif et non-marchand. Au service info-com de la Fédération des Mutualités socialistes puis au sein des Femmes Prévoyantes Socialistes (FPS) comme animatrice en Education permanente avant de devenir la Secrétaire générale du mouvement… Là où elle est démarchée par Di Rupo qui la soutiendra dans sa première tempête, un an plus tard. Car très vite une première imprudence lui coûte cher: sa démission! En 2004, alors qu’elle occupe la fonction de présidente du parlement de la Communauté française, un de ses projets de campagne envers le droit de vote des étrangers non-européens semait le trouble par une note interne (soulevée par la presse) qui évoquait explicitement des objectifs pour son parti (« attirer le vote des étrangers vers le PS»). Tollé, scandale et démission. «C’est terrible. à l’époque, je n’avais pas l’impression d’avoir fauté. Ensuite, en 2006, je me suis donné le défi de devenir bourgmestre. Cela m’a fait du bien de repartir sur le terrain local, d’avoir le contact avec le citoyen. Bien sûr, hier comme aujourd’hui, Il y a des pressions. Mais aujourd’hui, j’ai 10 ans de plus et j’ai pris le temps de construire une équipe autour de moi. Je suis plus sereine pour aborder le défi». Un défi inattendu! «En effet. Le président m’a téléphoné pour me convoquer à une réunion. En même pas 24h. Cela ne se refuse pas, d’autant que ce sont des matières qui me plaisent». Pour rappel: enseignement de promotion sociale, jeunesse, droits des femmes et égalité des chances de la Fédération Wallonie Bruxelles.
« faire avancer les choses dans l’idée que l’on progresse à petits pas. Cela me correspond encore aujourd’hui ».
Isabelle Simonis est née à Ougrée, près de Seraing, en province de Liège. Son parcours? «Mes parents étaient tous les deux instituteurs mais je suis née dans une région, dans un bassin industriel avec la culture ouvrière dans laquelle j’ai baigné. Après l’Athénée où je militais déjà dans les mouvements étudiants, j’ai essayé deux ans de droit puis je me suis ré-orientée vers un graduat en communication, toujours à Liège, une région où je vis toujours même si je viens fréquemment travailler à Bruxelles. Pourquoi le PS ? Sans doute parce que mes parents y étaient! Ensuite, j’ai – et encore aujourd’hui – trouvé dans le PS ce qui m’anime: avoir des idéaux et en même temps une vision réaliste de la société pour faire avancer les choses dans l’idée que l’on progresse à petits pas. Cela me correspond encore aujourd’hui». Son CV mentionne ses réussites et les décrets qu’elle a portés lors de ses mandats. Celui visant «à l’intégration de la dimension du genre dans les politiques régionales en 2014» et celui visant à «systématiser les dons d’invendus consommables aux associations caritatives», adopté par la majorité au Parlement wallon le 1 mars 2014. Aujourd’hui, elle s’engage dans la politique jeunesse. De la jeunesse? «Je suis interpellée par l’image extrêmement négative qu’on donne de la jeunesse. J’essayerai à mon niveau de changer cette image. Je suis aussi interpellée par la société de consommation qu’on leur donne, le manque parfois d’espoir et de vision. Je trouve que les politiques publiques ont un rôle à travailler ces questions-là avec eux et qu’une des priorités sera l’emploi et la formation, parce qu’un emploi reste un vecteur d’émancipation. Sans emploi, il est difficile d’acquérir un logement et son autonomie». Question loisirs, la Ministre regrette le peu de temps pour la lecture, décompresse en regardant des séries télévisées comme Les Experts ou, p lus efficace, s’offre quelques escapades. «Les petits voyages me permettent de couper rapidement. Dès que je pars à l’étranger, je suis vite ailleurs. Ce qui recharge mes batteries». Dans le secteur jeunesse, elle en aura besoin…