10 mai 2016. à l’heure d’écrire ces lignes, des milliards de gens coursent le bonheur. Tout se précipite, l’individu n’a plus le temps. Il n’a plus le temps de s’émerveiller des choses simples. Plus le temps pour l’autre non plus. Le temps est devenu une denrée rare. On l’a monétisé.
Matérialisé sous forme d’argent dans nos sociétés. Désormais, cet argent est devenu synonyme de bonheur pour bon nombre d’entre nous. Si la définition universelle du bonheur est fonction du billet vert, alors je ne veux pas être heureux.
Actuellement, je suis des études supérieures. En bon ouvrier de la ruche, je me plie à ses exigences. Je veux être un membre actif de la communauté croyez-moi… Mais pas d’une communauté qui perd ses valeurs. L’individualisation de la société se ressent partout, la peur aussi. Ma génération est particulièrement friande de consommation : smartphone, habits, fast-food, musiques dégueulasses dans des boites aseptisées, etc.
Les relations humaines sont-elles elles-mêmes touchées par cette consommation ? Bien sûr il y a aussi des jeunes plus alternatifs, plus ouverts au monde tel qu’il est et pas tel qu’on nous le présente, mais ces jeunes ne sont pas légion.
La pensée se sclérose et avec elle la créativité, cette « consumation » pose un voile sur notre regard. Les bases sont vermoulues mais les édifices restent monstrueux. La gueule prime sur la fonction, c’est le début de la fin et… Ahhhh mais qu’est-ce que je raconte, moi ? Vous pouvez penser que ce ne sont que les élucubrations d’un jeune angoissé par ses examens ou bien un portrait bien réel de ce qu’est notre quotidien. Ou bien les deux en fait ! Qui sait ? En attendant, je retourne le problème dans tous les sens à l’aube de mes 19 ans : comment trouver ma place ? Cette question doit bien arriver à un moment ou à un autre dans nos vies. Et à chaque fois que cette sempiternelle question se pose dans mon esprit, je me dis : « mais Elias ta place tu l’as. La vie est simple, faite d’étapes. Il suffit juste de ne pas les brûler ».
C’est ainsi que je me rends compte que certaines pages du livre de ma vie sont bel et bien tournées. Je pense notamment à mon enfance où j’étais complètement déconnecté des réalités de la vie adulte. Je comprends mieux les gens qui me parlaient sans cesse du travail et de sa valeur. Dur dur la transition entre insouciance du monde juvénile et férocité de l’âge de raison. Mais on tente tant bien que mal de le faire. J’ai de la peine pour ceux qui n’arrivent pas à gérer le rythme effarant dans lequel le quotidien peut nous plonger et cette peine peut se muer en peur quand je pense que, moi aussi, je pourrais disjoncter du jour au lendemain. J’ai 19 ans et l’impression que les choses s’échappent follement vite. Tout se précipite et la vie se dessine bien trop rapidement…
Elias DENIS, Chronique d’un jeune ordinaire…