En novembre 2016, des chercheurs de l’Université catholique de Louvain ont publié une étude consacrée au travail des Organisations de Jeunesse (OJ)...
Ce secteur, relativement méconnu du grand public, rassemble des associations très diverses, mais qui partagent des valeurs de participation libre et volontaire, d’apprentissage par l’action et l’essai/erreur. A travers leurs actions menées par et pour les jeunes sur le terrain, les Organisations de Jeunesse forment à une Citoyenneté Responsable, Active, Critique et Solidaire (CRACS).
Le travail mené par les Organisations de Jeunesse est complémentaire à celui d’autres acteurs fondamentaux de la vie du jeune tels que les parents, l’école ou l’éducation informelle. Bien évidemment, les OJ ne se substituent pas à ces différents acteurs mais se proposent plutôt d’être un partenaire afin de permettre aux jeunes d’élargir leurs horizons.
La recherche réalisée en partenariat avec le Laboratoire d’Anthropologie Prospective de l’UCL met en avant deux aspects fondamentaux du travail qu’effectue au quotidien notre secteur.
Tout d’abord, elle souligne l’impact positif d’un passage au sein d’une OJ pour les jeunes.
Les Organisations de Jeunesse sont des acteurs essentiels de la société. En s’impliquant pour une cause, en débattant de sujets forts, en collaborant, les jeunes font l’expérience de la démocratie participative. Ils acquièrent, par leur engagement volontaire, des logiques et des pratiques démocratiques qu’ils pourront reproduire dans la société de demain. Ainsi, à une époque où les populismes ont pignon sur rue, où le repli identitaire se fait de plus en plus prégnant et où l’ensemble des acteurs de la société civile se demandent comment améliorer le vivre-ensemble, l’activité des OJ est plus que jamais essentielle.
L’investissement au sein d’une Organisation de Jeunesse a également un impact positif sur l’employabilité des jeunes. En effet, ceux-ci développent, lors de leur passage au sein des OJ, des compétences recherchées sur le marché du travail. Il ne s’agit toutefois pas d’une fin en soi pour notre secteur et l’objectif prioritaire des OJ est et doit rester la formation de CRACS. Quand on sait que l’emploi des jeunes est une question fondamentale à laquelle nos politiques doivent répondre, force est de constater qu’il s’agit là d’une conséquence positive de l’action des Organisations de Jeunesse.
L’étude de l’UCL interroge également la question de l’accessibilité des Organisations de Jeunesse et pointe notamment le fait que tous les jeunes n’ont pas nécessairement accès aux OJ.
Si les OJ sont très diverses et que chacune travaille avec un public qui lui est propre, on constate que le Secteur Jeunesse touche une diversité de profils de jeunes. Chaque jeune réalise un parcours singulier et peut trouver dans les différentes OJ existantes l’investissement humain qu’il recherche. Il est essentiel de préserver cette diversité d’activités proposées ainsi que ce pluralisme philosophique, inhérent à notre secteur, qui constituent une véritable richesse.
L’engagement au sein d’une OJ doit rester un engagement volontaire. Il existe de multiples exemples où des initiatives individuelles, en-dehors de toute structure organisée, sont menées par des jeunes et qui éveillent également à la citoyenneté. Il convient d’encourager également ces projets.
Cette étude, première en son genre, constitue une riche enquête, à valeur scientifique, qui doit servir de base pour les réflexions futures qui seront débattues au sein du Secteur Jeunesse qui, plus que jamais, tient une place prépondérante au sein de notre société. L’investissement et le soutien du politique envers notre secteur sont donc fondamentaux et constituent un véritable enjeu démocratique.
Pour la Commission Consultative des Organisations de Jeunesse (CCOJ),
Benjamin COCRIAMONT
Président de la CCOJ
Le rapport est à lire sur ici