J’étais avec trois amis à moi après les cours et j’ai décidé de parler avec eux des élections. Cette chose tellement inintéressante qui provoque en nous une vague d’ennui et de confusion, ce domaine dit «politique» où nous les jeunes sommes complètement largués. On n’en avait jamais réellement causé mais étant donné que le jour J approche et que c’est une grande première pour nous tous, aborder le sujet ne serait pas du luxe.Je comptais aussi sur mes potes pour me donner de l’inspiration étant donné que je comptais voter en fonction du nom le plus original de la liste… J’ai été surprise de m’apercevoir qu’on allait tous mettre en œuvre des stratégies différentes pour faire notre choix final. Dans un groupe de jeunes, il y a toujours un Charles-Henri qui s’intéresse à la politique comme moi je m’intéresse aux escarpins. C’est lui qui en général anime un peu les conversations sérieuses. Il devait être en congé ce jour-là… Faut dire que dans mon cercle d’amis, la politique est une parfaite inconnue, donc vous imaginez bien que le débat n’était pas high level. Pour résumer les positions, les garçons penchent plus vers la possibilité de faire un grand freestyle, et de cocher un nom au pif, alors que les filles préfèrent se fier à la décision des parents.
Ce n’est pas complètement de notre faute si les jeunes sont si peu intéressés par le sujet, l’environnement ne nous encourage pas vraiment à voter. Perso, je serais beaucoup plus concernée par les élections s’il y avait des activités organisées pour nous faire comprendre que la politique n’est pas qu’un sujet soporifique et complexe. Si c’était le cas, j’y porterais sûrement une plus grande attention que maintenant.
Je suis certaine que si on décortique le vote des jeunes, on va voir que les trois quarts auront opté pour Ecolo. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’ils se disent que c’est une bonne action pour la planète, ils se sentent fiers d’eux sans vraiment savoir ce que ce parti propose.
On est comme ça les ados, on écoute ce qui est facile à entendre, on ferme les yeux sur ce qui est plus difficile à comprendre et on croit tout et n’importe quoi. On peut avoir des principes et des valeurs et pourtant les choix politiques ne suivent pas, peut-être parce qu’on n’a pas vraiment conscience que ça nous retombera dessus par la suite.
Faut dire aussi qu’on est tous fort occupés. A notre manière, on fait de la politique dans notre vie. C’est pas toujours simple de savoir qui organisera la meilleure soirée du mois. Il y a souvent des conflits et des disputes… Faut gérer tout ça. Si en plus on devait se soucier de qui dirigera le mieux les communes, les villes ou le pays, je vous dis pas l’enfer! Conclusion: pour l’instant, on préfère laisser les vieux s’en occuper. Là-dessus, on vous fait confiance…
Kénia Raphaël, chronique d’une ado ordinaire