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Rencontre & Réflexion

Les réseaux de partage 

  26 Mar , 2021    COJ

A chaque semaine son initiative solidaire. L’idée est en vogue, elle s’inscrit dans la vague des nouvelles initiatives collaboratives, locales et non monétisées : les Systèmes d’échanges Locaux (SEL) sont des projets portés par des citoyens qui visent à échanger, à créer du lien, à rassembler autour du partage de ressources. Comment fonctionnent ces systèmes ? Cela pourrait-il intéresser le secteur associatif ?  Explications... 

On le sait, l’économie linéaire actuelle, celle où l’on achète puis on jette, n’est pas soutenable. Pour lutter contre le gaspillage, il faut réinventer notre consommation et basculer vers un modèle circulaire. Une façon d’effectuer cette transition consiste à mettre en commun les ressources de chacun. Promouvoir l’économie du partage pour éviter d’acheter ce qu’on n’a pas réellement besoin de posséder, mais simplement d’utiliser à l’occasion.

Il existe d’ailleurs beaucoup d’initiatives qui ont tenté de lutter contre cette tendance, notamment les SEL – les Systèmes d’Échanges Locaux. Ces SEL sont des initiatives portées par des groupements de personnes pour mettre en commun des ressources. Cela permet d’échanger des services, des objets et des savoirs à un niveau local. Grâce à ces plateformes, les membres peuvent trouver une série d’alternatives non monétarisées. Tous ces échanges fonctionnent en effet sans le médium de l’argent, mais bien avec une monnaie temporelle : l’heure. Ainsi, pas besoin de disposer de grandes réserves financières pour devenir « riche », il faut simplement avoir du temps.

Comment ça marche ? Typiquement, une personne X va pouvoir, par exemple, aider un habitant de son quartier pour faire des travaux de rénovation. En échange, il pourra mobiliser une personne Y du groupement pour lui enseigner à jouer du piano. La beauté de l’échange réside dans sa souplesse (vous pouvez donner une heure de ce que vous voulez et recevoir une heure de ce que vous voulez), dans sa simplicité (une heure = une heure, peu importe le contenu de cette heure) et dans l’égalité qu’il offre (tout le monde dispose de 24 heures dans une journée). 

Une idée pour le secteur associatif ? 

Un tel système d’échange peut être reproductible ailleurs, en particulier pour tous ces acteurs qui ne disposent pas forcément de beaucoup de moyens et qui gagneraient donc d’autant plus à une mise en commun des ressources. Cela peut être opportun de mettre ça sur pied au sein du milieu associatif. Un système qui permettrait, par exemple, de mettre à disposition une série de ressources, matérielles (des objets et infrastructures) et immatérielles (des activités, animations et formations) à un ensemble d’associations qui disposeraient tout à coup d’un catalogue étendu de ressources à mobiliser.

à quoi ressembleraient les services rendus dans ce cadre? Imaginons une Organisation de Jeunesse (OJ) qui organise un week-end avec des animés. Pour bien démarrer le séjour, elle fait appel à une autre OJ spécialisée dans l’improvisation théâtrale pour donner une première animation «brise-glace» qui permet d’apprendre à se connaître et de casser un peu la timidité des premiers moments. L’OJ impro vient donc donner cette animation et reçoit alors autant d’unités de monnaie que d’heures qu’elle a prestées.

Que peut-elle en faire de cette monnaie ensuite ? Cette OJ impro pourrait par exemple souhaiter en connaître davantage sur les questions de genre pour aborder au mieux cet aspect avec ses propres participants. Elle peut alors utiliser son argent temporel accumulé et demander à une autre OJ active dans le domaine LGBTQIA+ de venir les « former » sur ces questions.

Un pari à tenter dans lequel la COJ a décidé de se lancer cette année. Affaire à suivre…

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