Septembre, la rentrée, l’automne, la flemme… Le message est clair : « exit les vacances, bonjour le travail ». J’essaie tant bien que mal d’échapper à mon lundi pourri en me remémorant ces deux derniers mois…
Et là, je me souviens du festival de Dour. Ses ondes se répercutent encore dans mon crâne. La musique, les jeunes, les festivals : c’est bourré d’histoires, non ? Pour moi, c’était cinq jours de folie à se bouger la carcasse sur un tas de musiques différentes. Ça m’avait couté un bras, quelques 150 euros, mais ça en valait la peine. J’aurai pu m’inscrire en tant que travailleur bénévole vous me direz, mais malheureusement j’avais d’autres projets sur le feu.
Ce qui est cool : on peut passer d’une ambiance à une autre, même si la musique électronique occupait en grande partie la line up.
J’ai déjà repéré deux/trois artistes dont un qui éclipse tous les autres. MAC DEMARCO. The only one. Le mec que je suis depuis deux ans et dont j’ai écouté la quasi-totalité des morceaux. Je suis en transe, je chante, je gesticule, je crie.
à peine sortie du concert, en sueur et satisfaction, que déjà un ami me propose la suite de l’aventure. On délire, on se pousse dans la foule, on déconne à plein pot. La dernière image qui me revient est celle de mon pote, dansant complètement ivre sur le plancher.
Ce genre de festival, c’est juste de la déconne qu’on gère, même si pour certains, c’est limite. Nous, on est là pour la musique, certains apparemment pour s’avachir au camping. Chacun son truc, mais c’est dommage. Un festival, c’est l’occasion d’ouvrir sa curiosité aux autres musiques, à des inconnu(e)s, à autre chose qu’un transat.
Faut pas croire que les vacances des jeunes se résument à de la fiesta en masse. On peut s’organiser des vacances tranquilles, « road ». On est ainsi partis dans le Sud de la France, en bus de nuit (désolé, on est de la jeunesse fauchée, parents compris), avec quatre amis et sac à dos pour des nuits à la belle étoile et une hygiène approximative. On crevait de faim, de chaud, de soif mais c’était de magnifiques vacances. Parce que mes amis (comme les vôtres j’espère) ont ce pouvoir de transformer les banalités en trésors.
Enfin, comme le monde m’interpèle ou me fait râler du haut de mes 19 ans, je voulais dire que j’ai été fameusement déçu de la manière dont les automobilistes passaient à côté de nous. Bordel, on ne laisse pas des types marcher sous un soleil de plomb alors qu’on a les fesses au frais dans sa camionnette ! Bref.
Pendant les vacances, on voudrait mettre le monde et notre vie quotidienne entre parenthèses et vivre d’aventure. Mission impossible. L’actu du monde – comme l’attentat de Nice (dont j’ai appris l’existence par des campeurs fraichement arrivés) – a de quoi mettre KO le plus touriste, plagiste d’entre nous. Ta bulle d’insouciance, qui t’isolait du monde extérieur, éclate. La peine de l’actu et la beauté du paysage se mélangent en émotion contradictoire.
Et puis, en été, le jeune a ses propres réalités : les examens de repassage ! En pleine nature, à des milliers de kilomètre de chez moi, j’ai fait une crise de panique : putain ! Faut que je rentre étudier ! Je suis rentré pour un blocus à temps plein. Je m’impose un rythme de bureaucrate, me tonds le crâne et tente de vivre en ascète. Pas d’illusions : les fioritures ne remplacent pas un travail acharné, du coup j’essaie de focaliser mon attention sur mes tas de feuilles.
Alors maintenant, c’est la rentrée et déjà le « stress », l’attente des résultats. Je suis en première « pharma ». J’ai choisi ces études parce qu’elles me permettraient d’apaiser des gens qui souffrent. Un peu à l’image du shaman de la tribu, vous voyez le genre ? J’ai longuement hésité avec la philosophie avant de me rendre compte que, finalement, je pouvais insuffler un peu de cette science dans tout ce que je faisais. J’ai su faire un choix qui me plaisait. Ouf !
La glande de l’été, c’est fini. La rentrée, c’est sérieux comme l’an neuf : à chaque fois, on prend des résolutions. Les miennes ? Ne plus rater les opportunités qui se présentent. Le temps passe vite par ici.
Elias Denis, Chronique d’un jeune ordinaire…