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Des Danois à la COJ pour une matinée de rencontre et d’échange avec nos OJ... But why?
Une vingtaine de représentants d’écoles de jeunesse (Ungdomsskole) du Sud-Est du Danemark, de passage à Bruxelles dans le cadre d’un voyage d’étude auprès des institutions européennes, ont souhaité rencontrer des OJ afin d’en savoir plus sur leur travail, sur l’accessibilité à leurs activités, et afin d’échanger sur les missions citoyennes propres à leurs organisations et aux nôtres. La COJ, C-PAJE, l’UP, EGD, la CP, les JSB, VV, ainsi qu’un représentant invité du réseau européen Contact 21-03 se sont lancés dans l’aventure, en anglais.
Durant trois heures, les participants ont pu échanger sur les cadres législatifs et les pratiques respectives des deux pays, les méthodes pédagogiques utilisées, la politique d’accessibilité aux activités, l’indépendance par rapport aux pouvoirs subsidiants, etc.
Les écoles de jeunesse danoises sont des établissements à mi-chemin entre les maisons de jeunes et les écoles de devoirs. Nées pendant la 2ème Guerre Mondiale pour empêcher les jeunes de tomber entre les mains des fascistes, elles sont maintenant implantées, selon la loi en vigueur, dans chaque municipalité danoise.
La fréquentation des écoles de jeunesse n’est pas obligatoire, et concerne principalement les 14-18 ans. Tout y est gratuit pour les jeunes: cours, activités, adhésion au «youth club». Etant donné la diversité des publics selon le lieu d’implantation de l’école, chaque école a ses propres missions, déterminées avec la municipalité dont elle dépend. Certaines sont plus axées sur les loisirs, d’autres proposent un vrai pan éducatif pour les jeunes en décrochage scolaire. Organisées en réseau national, elles se rencontrent régulièrement pour échanger et évaluer leurs pratiques, dans le cadre d’un système apparemment peu contrôlant et qui leur laisse une grande liberté d’actions. Seule contrainte clairement énoncée par les pouvoirs subsidiants qui les financent à part entière: favoriser l’insertion des jeunes qui passent entre leurs murs.
Leur mode de fonctionnement s’apparente à celui des universités ouvertes. Elles font ce qu’elles appellent de l’«edutainment» que l’on pourrait traduire par «ludo-éducation»: un mix d’éducation et de loisirs. Elles se considèrent tout à fait dans le non-formel, car les méthodes utilisées ne sont pas celles de l’enseignement traditionnel. Les membres du personnel, tous salariés, ont d’ailleurs des profils variés: autour de la table étaient présents des anciens professeurs, des animateurs, des travailleurs sociaux… et même un charpentier!
Cette rencontre a été riche en découvertes mutuelles, en échanges de points de vue, en réflexions. Une vraie émulation intellectuelle, comme le souligne Anupam d’EGD (Education Globale et Développement): «je savais que les Danois avaient une approche différente concernant les démarches éducatives ; ils ont en fait une approche très globale et transversale, qu’on aimerait bien appliquer ici! Mais en même temps, je pense qu’ils pourraient bénéficier des valeurs propres à notre culture francophone: la philosophie d’émancipation, la lutte contre les préjugés…».
La matinée a filé. 3h, c’est court: à peine le temps nécessaire pour apprendre à se connaître et à prononcer correctement les prénoms des autres participants. Alors, des envies de continuer l’aventure ont été clairement énoncées ; des idées de partenariats ont déjà émergé, comme des échanges de jeunes entre les deux pays, ou des échanges de travailleurs sur certaines pratiques comme le travail avec les volontaires… A suivre.