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Les dindons de la farce

  21 Mar , 2020   ,    COJ

Devinez qui se fait le plus de blé ? Devinez qui nous raconte de belles salades ? … Vous avez peut-être croisé ces interpellations sur nos autoroutes wallonnes, sous-titrées « Agriculteurs et consommateurs : les 2 dindons de la farce ! ».


La campagne de sensibilisation est signée par la Fédération des Jeunes Agriculteurs (FJA), organisation de jeunesse membre de la COJ. L’ASBL a lancé, en début d’année, Les dindons de la farce en vue de sensibiliser, les citoyens, les médias, les politiques sur la situation économique des exploitations agricoles. La campagne épingle le fossé qui se creuse, depuis des années, entre les producteurs et les consommateurs. La FJA dénonce la mauvaise répartition des marges bénéficiaires entre les différents maillons de la chaine agroalimentaire, certains agriculteurs vendant parfois leurs productions à perte !  L’organisation donne des exemples chiffrés. Le lait ? Cout de production : 0,40€/L, payé à l’agriculteur : 0,33€/L, prix consommateur : 1,00€/L. La pomme de terre ? Cout de production : 0,12€/Kg, payé à l’agriculteur : 0,12€/Kg, prix consommateur : 1,50€/kg.  La viande de bœuf ?  Elle coûte à l’agriculteur 5,50€/Kg mais elle lui rapporte que 4,75€/Kg tandis qu’en bout de course le consommateur en paiera…  17,00€/kg !  « Les facteurs à l’origine de cette situation sont multiples, explique Guillaume Van Binst, coordinateur de la FJA. On pointe notamment les orientations ultralibérales prises pas l’Europe dans les années 90 plaçant les agriculteurs sur un marché mondialisé caractérisé par une très grande volatilité des prix ». De plus, dans plusieurs secteurs, l’agriculteur ne peut négocier le prix de vente de sa production. Celui-ci est imposé par une poignée de grosses sociétés. Si l’agriculteur refuse ? Il se coupe du marché de la grande distribution. Passer au circuit court ? L’alternative est peu viable. « Même si nous soutenons les initiatives de vente directe à la ferme, poursuit G.Van Binst,  le circuit court n’est pas la solution unique car tous les consommateurs n’ont pas les possibilités de se rendre directement à la ferme et tous les agriculteurs n’ont pas les capacités d’investissement, le temps ou la formation nécessaires à transformer et vendre leurs produits. De plus, tous ne sont pas situés dans des zones de passage. Avec notre campagne de sensibilisation, nous réclamons la mise en place d’un observatoire continu des prix et des marges, un observatoire qui aurait des capacités d’investigation suffisantes pour qu’on puisse avoir une vision objective de ce qui se passe entre la fourche et la fourchette. Nous souhaitons également un cadre réglementaire contraignant afin que les relations entre les maillons de la chaine alimentaire soient plus justes et que chaque maillon puisse vivre de son travail et en retirer un revenu décent. ». G.D.

Site de la campagne : www.lesdindonsdelafarce.be