Avez-vous déjà vécu un de ces moments, qui vous permet d’entendre votre petite voix intérieure, et savoir que c’est pour ce genre d’instant que nous vivons ? Moi oui. Récemment, j’ai pu assister à un lever de la lune...
Peut-être, certaines personnes ne l’auraient pas remarqué ou bien n’en n’auraient pas vu l’intérêt ou pris le temps de le regarder. Moi, je ne savais plus rien faire d’autre que de rester là et l’admirer. Pourquoi observer un astre (qui fait la même chose depuis des millions d’années) a réussi à me faire sentir profondément vivante ? J’y réfléchis. Ce que je sais, c’est que pour une fois, je me suis sentie complète, débarrassée d’une sensation de manque, dont je n’avais même pas conscience jusque-là. Peut-être, parce que pour la première fois, il n’était plus seulement question de moi mais de tout… j’ai eu l’impression d’être entièrement connectée au monde qui m’entourait. Pendant ce moment, il n’était plus question de faire quoi que ce soit mais simplement d’être, d’exister. Exister pour vivre des petits moments comme ça et ressentir que tout est possible grâce à ma petite voix.
J’ai, souvent et depuis toujours, eu l’impression paradoxale de ne pas vivre assez et de trop à la fois. D’être bizarre et pourtant trop banale ou encore de ne rien savoir, de n’être personne finalement. Mais j’ai remarqué que lorsqu’un papillon croise ma route ou quand je remarque une petite fleur mauve au milieu d’un terrain vague alors la petite voix intérieure me fait réaliser que je n’ai pas à courir après des réponses, l’amour des autres ou mon identité… parce qu’à chaque fois, je me souviens que toutes les réponses sont déjà en moi ! Non parce que je suis exceptionnelle, mais parce que je fais partie du monde et que le monde fait partie de moi. Dans ces moments-là, tout devient surmontable… Je fais partie d’un tout.
En écrivant ça, je peux sembler ridicule ou bizarre, c’est vrai, être reconnaissante d’assister à des choses aussi simples que le chant des oiseaux, le bruit du vent dans les feuilles ou au sourire d’un petit garçon émerveillé par les étoiles. Cela a été oublié par beaucoup. C’est pourquoi, je souhaite à chacun de pouvoir ressentir, un instant, cette connexion et de comprendre ce que le renard a voulu dire au petit prince par « l’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le cœur. »
Je me dis que je ne suis ni meilleure ni plus altruiste que la moyenne des gens, peut-être un peu plus romantique ou rêveuse, j’ai de grandes idéologies comme tout le monde, et pourtant j’arrive à croire que le bonheur de l’humanité est possible. Qu’un monde où personne n’aurait à mériter la liberté, à avoir honte d’avoir du talent ou d’être différent est réalisable. Un monde sans peur, où chaque être vit en harmonie, sans jugement. Plus de guerre, plus de manifestation. Ce monde n’existe pas me direz-vous… Pour moi si, il existe, il est réel, rempli d’espoir, de curiosité et de beaucoup d’amour. Je peux l’observer quand je veux, parce qu’il est déjà là, fragile et tellement fort à la fois, il suffit juste d’oser y prêter attention et d’avoir envie de porter le regard sur chaque chose qui nous relie à lui et à notre petite voix intérieure.
Suis-je une utopiste ? Pas à mes yeux. Vous me croyez utopiste ? Ok, je serai pour vous une utopiste heureuse.
Je suis Abi, seize ans, une ado rousse qui n’aime pas les oignons. Une fille un peu perchée qui adore lire, écrire, faire la fête, porter du mauve et écouter de la musique en voiture. Rien à signaler. à vrai dire, je ne sais pas où je vais mais je souhaite vivre chaque jour comme le dernier, à fond et bien en vie, à contribuer à ce qui est juste pour cette planète et ses habitants. Évidemment, je ne changerai pas le monde toute seule, alors peut-être que si chacun d’entre nous décidait à sa manière, de suivre le papillon, de s’arrêter devant une fleur ou la lune, de s’écouter de l’intérieur, l’harmonie et l’amour pourraient enfin devenir les lois de notre quotidien à tous.
Quand je regarde le ciel, je pense à tous ceux qui l’ont admiré avant moi et à tous ceux qui l’admireront après moi et je me remplis de l’amour qui s’est accumulé dans les yeux de l’humanité depuis qu’elle existe. A ce moment précis, si je suis attentive, il y a un papillon, une fleur ou une petite voix, … qui me fait signe. Alors, je décide de le suivre parce que je sais que le voyage en vaut le coup, peu importe où il m’emmène.
Chronique d’une ado ordinaire…