Logo COJ

En direct des OJ

Tu me feras signes quand t’es prêt ?

  14 Juin , 2016   , ,    COJ

Ca y est ! Les festivals d'été sont lancés et me voilà au beau milieu de cette foule, dans un brouhaha continu de voix, de sons, de bruits, de tranches de vie, qui de ma bulle, ne me sont perceptibles que de très loin... Témoignages du CREE.

 Clémentine, je suis sourde et ma langue naturelle, c’est la langue des signes.

J’arrive au bar. Ma voix de personne sourde, évidemment, ne portera pas… Hop là, je me lance et commande une bière.

Je signe « Bonjour, je voudrais une bière », en pointant « Cuvée des Trolls » sur la carte.

Miracle, le serveur me répond « Oui, ce sera 3 jetons » en signes. Je rêve ! Non, j’hallucine !

J’ose une question en langue des signes : « Où avez-vous appris à signer ? ». La réponse est immédiate : le CREE organise des sensibilisations. Je me rends au village associatif et, de loin, je vois des mains qui dansent et virevoltent. Les signes et la communication se vivent là sous mon nez ! Rendre accessible les festivals aux personnes sourdes au travers de la sensibilisation des personnes « entendantes » est un véritable enjeu.

Proposer une animation qui met les oreilles en poche et les remplace par le visuel et la gestuelle est une approche différente où la perception du monde environnant change totalement. Quand les mains remplacent la parole dans la communication humaine, cela donne quoi ?

Younès, je suis entendant et ma langue maternelle est le français que je parle… depuis toujours.

Le CREE m’a lancé un défi. Des quelques signes que j’ai reçus, je vais entamer une conversation en gestes ou en mimes. L’objectif est de me mettre dans la peau d’une personne « sourde » et de faire passer un message. C’est le trac.

J’approche d’un groupe et leur demande, langue en poche, oreilles en sourdine (merci le casque), « quoi prochain concert sur la grande scène ? »… Pardon ? Les regards se croisent et s’interpellent. Zut, ils n’ont pas compris… Je reprends, me rappelant des conseils. Pointer, mimer, dessiner, heu… Je me jette à l’eau en mimant le micro d’un chanteur et je montre la grande scène ainsi que ma montre.

Ok, ils captent.

Zut, c’est sorti. Le merci de gratitude. J’enlève ce casque et leur dit : « Vous savez qu’il y a une association qui sensibilise à la langue des signes et qui nous permet de mieux connaitre les personnes sourdes. Vous m’accompagnez jusqu’à leur stand ?

Ensemble, sourds et entendants, on se retrouve et on fait connaissance. Des bribes de communication surgissent et on apprend ce vivre ensemble malgré nos différences de culture et de langue.

L’animateur sourd s’explique en langue des signes, son collègue traduit : l’objectif de ce genre de sensibilisation est de se mettre dans la peau de l’autre et de ressentir, l’espace d’un instant, les obstacles liés à sa communication dans la vie de tous les jours.

La surdité, souvent méconnue et invisible aux yeux, ne se voit qu’à travers sa langue des signes.  La diffuser, c’est reconnaitre son existence et valoriser les quelques 15.000 personnes sourdes la pratiquant au quotidien.

Clémentine, je suis sourde et ma langue naturelle, c’est la langue des signes.

J’arrive au bar. Ma voix de personne sourde, évidemment, ne portera pas… Hop là, je me lance et commande une bière.

Je signe « Bonjour, je voudrais une bière », en pointant « Cuvée des Trolls » sur la carte.

Miracle, le serveur me répond « Oui, ce sera 3 jetons » en signes. Je rêve ! Non, j’hallucine !

J’ose une question en langue des signes : « Où avez-vous appris à signer ? ». La réponse est immédiate : le CREE organise des sensibilisations. Je me rends au village associatif et, de loin, je vois des mains qui dansent et virevoltent. Les signes et la communication se vivent là sous mon nez ! Rendre accessible les festivals aux personnes sourdes au travers de la sensibilisation des personnes « entendantes » est un véritable enjeu.

Proposer une animation qui met les oreilles en poche et les remplace par le visuel et la gestuelle est une approche différente où la perception du monde environnant change totalement. Quand les mains remplacent la parole dans la communication humaine, cela donne quoi ?

Younès, je suis entendant et ma langue maternelle est le français que je parle… depuis toujours.

Le CREE m’a lancé un défi. Des quelques signes que j’ai reçus, je vais entamer une conversation en gestes ou en mimes. L’objectif est de me mettre dans la peau d’une personne « sourde » et de faire passer un message. C’est le trac.

J’approche d’un groupe et leur demande, langue en poche, oreilles en sourdine (merci le casque), « quoi prochain concert sur la grande scène ? »… Pardon ? Les regards se croisent et s’interpellent. Zut, ils n’ont pas compris… Je reprends, me rappelant des conseils. Pointer, mimer, dessiner, heu… Je me jette à l’eau en mimant le micro d’un chanteur et je montre la grande scène ainsi que ma montre.

Ok, ils captent.

Zut, c’est sorti. Le merci de gratitude. J’enlève ce casque et leur dit : « Vous savez qu’il y a une association qui sensibilise à la langue des signes et qui nous permet de mieux connaitre les personnes sourdes. Vous m’accompagnez jusqu’à leur stand ?

Ensemble, sourds et entendants, on se retrouve et on fait connaissance. Des bribes de communication surgissent et on apprend ce vivre ensemble malgré nos différences de culture et de langue.

L’animateur sourd s’explique en langue des signes, son collègue traduit : l’objectif de ce genre de sensibilisation est de se mettre dans la peau de l’autre et de ressentir, l’espace d’un instant, les obstacles liés à sa communication dans la vie de tous les jours.

La surdité, souvent méconnue et invisible aux yeux, ne se voit qu’à travers sa langue des signes.  La diffuser, c’est reconnaitre son existence et valoriser les quelques 15.000 personnes sourdes la pratiquant au quotidien.