La Déclaration de Politique Communautaire [DPC] du nouveau Gouvernement PS-CDH s’intitule « Fédérer pour réussir ». Waow… ! La com’ du Gouvernement, c’est professionnel : net et simple comme une ritournelle pour s’assurer que le bon peuple entonne.
Si la Communauté française[1] se nommait toujours Communauté, nous aurions pu bénéficier d’autres slogans :
Mais ne boudons pas notre plaisir… Nous avons un Gouvernement rapidement qui pourra se saisir sans délai des problématiques jeunesse pour réussir. Mais réussir quoi au fond ?
La DPC précise : « Permettre aux jeunes d’exprimer pleinement leurs talents, les accompagner dans leurs projets et valoriser leurs créations et prises de responsabilité, tels doivent être les objectifs d’une politique de jeunesse ambitieuse. »
Voilà donc des perspectives de réalisation de soi et d’émancipation. La question qui subsiste : comment mettre en œuvre concrètement ce projet d’avenir de toute notre société francophone ?
Au sein des cabinets ministériels, on s’entend souvent répéter que quand il n’y a pas d’argent, il faut des idées… Mais sans argent et sans idées, qu’inventer ?
Outre les transversalités toujours très à la mode « apporter des réponses à des thématiques à la frontière de plusieurs compétences (jeunesse, santé, aide à la jeunesse, etc.) » et la poursuite de la conférence interministérielle initiée sous la précédente législature, la proposition du Gouvernement réside, pour l’essentiel, à procéder à l’évaluation des politiques à l’œuvre par le biais des décrets Organisation de Jeunesse et Centres de jeunes. Cette évaluation était inscrite dans les décrets de 2009 et de 2000 et l’on ne peut que se réjouir d’une pratique réflexive au sein du secteur Jeunesse…
Sauf que, dans le cas d’espèce, c’est l’unique perspective sectorielle. Autrement dit, il va s’agir pour le secteur, au cours des 5 années de cette législature, de passer du temps [et beaucoup de temps pour que l’opération soit crédible et admise par les acteurs eux-mêmes] à justifier le bien-fondé de son action, son actuelle pertinence et les nouveaux besoins. Tout cela sans une quelconque perspective de développement.
Au sein des cabinets ministériels, on s’entend souvent répéter que quand il n’y a pas d’argent, il faut des idées… Mais sans argent et sans idées, qu’inventer ?
La DPC brode aussi sur l’accès aux infrastructures scolaires et le matériel de camping (vieilles rengaines), l’image des jeunes et la simplification administrative[2].
Le tableau serait incomplet en omettant le projet de service citoyen sur base volontaire (après avis du Forem et d’Actiris). Ceux qui ne paraissent donc pas trop frileux dans leur recherche d’emploi ou fainéants pour les officines de mise à l’emploi pourront donc jouir d’une expérience d’engagement qui diminuera d’autant les chiffres du chômage des jeunes.
Le chapitre Jeunesse de la DPC débutait par ces mots, à la fois évidents et creux : « L’engagement et l’enthousiasme des jeunes d’aujourd’hui forgeront le monde de demain. [3] »
Mais avant le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Socrate avait déjà dit : « Rien n’est trop difficile pour la jeunesse. »
Heureusement pour elle…
Abbé Zutalor