Dossier Dans la mouise des jeunes agriculteurs. Trois questions à la FUGEA, la Fédération Unie des Groupements d'Eleveurs et d'Agriculteurs, membre de la COJ
Cette déclaration universelle, faite à partir d’expériences des paysans et de leurs problèmes quotidiens, est de nature à protéger les droits des paysan-ne-s et d’autres personnes travaillant en milieu rural. Le combat est d’inscrire cette déclaration dans le système international des droits humains. Il s’agit, entre autres, de pérenniser des droits aux semences, à la terre, à la santé, à l’eau et à un revenu décent… Alors que les paysans et travailleurs ruraux jouent un rôle fondamental pour la souveraineté alimentaire et la réalisation du droit à l’alimentation, ils subissent une discrimination systématique. La Belgique ne fait pas exception et a vu disparaitre 68% de ses exploitations agricoles depuis 1980. Malheureusement, nous continuons d’observer une absence de volonté politique (comme dans des États européens). Nous cherchons donc à trouver des appuis parmi différentes entités (région wallonne et fédéral) afin de favoriser un débat démocratique sur la Déclaration en Belgique. Un des résultats espérés serait que le Parlement de Wallonie fasse une proposition de résolution en faveur de la Déclaration et d’obliger ainsi le Ministère des Affaires Étrangères à revoir sa position. La Belgique a un rôle important à jouer dans la mesure où elle siège actuellement au Conseil des Droits de l’Homme, et ce jusqu’au 31 décembre 2018. Pour élargir la mobilisation citoyenne, une pétition européenne a été lancée demandant aux pays européens de soutenir la Déclaration (sur https://peasantsrights.eu).
Le premier enjeu sera de garder, au minimum, le niveau de financement actuel. Dans un deuxième temps, nous devrons rester vigilants aux conséquences engendrées par le « Brexit », le budget de la PAC ne doit pas à lui seul supporter les pertes de recettes y afférant. Les options les plus citées par différentes instances européennes sont le renforcement des organisations de producteurs, la mise en place de mécanismes de gestion de crise, l’amélioration de la transparence du marché agricole, le renouvèlement des générations. Pour la FUGEA, l’axe principal et le plus important est « le renouvèlement des générations » soutenu par une politique européenne. L’autre axe important est de remettre en place des systèmes de régulation afin de garantir un revenu à notre agriculture familiale. Autre dossier polémique en vue : les aides directes ! Pour la FUGEA, une meilleure répartition sur l’ensemble des agriculteurs doit être mise en place ainsi qu’un plafonnement des aides. Nous attendons donc avec impatience la fin du mois de juillet pour prendre connaissance des résultats de l’enquête publique sur la modernisation et la simplification de la PAC. Ceci nous permettra de découvrir les attentes de la société européenne par rapport à l’agriculture.
La réforme de la Politique Agricole Commune sera notre thème principal. Outre la présentation de nos revendications aux ministres, il faudra aussi convaincre les parlementaires européens de voter un budget agricole suffisant pour pouvoir mettre des politiques pour une agriculture durable. On fera aussi la promotion d’une agriculture à taille humaine auprès du grand public et comme chaque année, on accueillera des producteurs sur notre stand. Notre attention sera aussi mise sur la défense de l’élevage, secteur qui aujourd’hui est en grande crise. Il faut que le grand public et la politique soutiennent nos éleveurs. Des animations pour les enfants liées à notre agriculture seront toujours faites sur notre stand.
Propos recueillis par Nurten Aka