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AG COJ 13 juin 2022

En direct des OJ

AG & BBQ 2022

  30 Juin , 2022       COJ

Chaque année, courant mai et juin, il y a les premiers barbecues mais aussi les assemblées générales (AG) des associations. à la COJ, on a fait d’une pierre deux coups pour fêter nos retrouvailles en présentiel, à l’Auberge de Jeunesse de Namur, avec BBQ et conteur. Travail et convivialité... 

… Mais aussi une première AG pour notre nouvelle Secrétaire générale, Geneviève Nicaise. Impressions ? « Ayant pris mes fonctions à l’automne dernier – au moment où les mesures sanitaires imposaient un nouveau confinement – je suis surtout enchantée d’avoir rencontré (enfin) les membres autrement qu’à travers l’écran ou que trop brièvement entre deux portes au détour d’une réunion, de permettre aux nouveaux visages de nos OJ et de l’équipe d’en faire tout autant. Pour ce premier exercice à la COJ, j’ai pu m’appuyer sur un bureau et une équipe bien rodés à l’exercice. Également, une assemblée à l’écoute, impliquée et coopérative. Un bout d’héritage de la dynamique impulsée par Yamina Ghoul, ma devancière. Du côté des nouveautés 2022, nous avons acté l’accueil de deux nouveaux membres : le groupement Scan-R et l’Organisation de Jeunesse MJ-Music ainsi que la passation du poste de la présidence de notre ASBL. Christine Cuvelier (de l’Université de Paix) passe le relais à Jean-Paul Liens (directeur des CEMEA-SJ et, précédemment, Vice-Président). Du côté des chantiers à venir : la gestion des impacts des réformes de l’enseignement, de l’APE et de l’accueil temps libre (ATL) sur le secteur Jeunesse, les revendications à construire dans la perspective de la prochaine échéance électorale mais aussi un déménagement de la COJ et les célébrations de son 50ème anniversaire en 2025.» .

Nouvelle présidence

De gauche à droite : Jean-Paul Liens nouveau président de le COJ ASBL, Christine Cuvelier, ancienne présidente, Geneviève Nicaise, Secrétaire Générale de notre confédération.

A la présidence de notre confédération depuis 2015, Christine Cuvelier (rappelée dans sa « structure-mère », l’Université de Paix) reconnue pour sa rigueur, sa sensibilité et sa bienveillance passe le relais à Jean-Paul Liens, directeur des CEMEA-SJ et, précédemment, Vice-Président. «  Ce fut une aventure humaine ! Échanger des savoirs, des pratiques, des compétences avec les membres de la COJ et de pouvoir grandir avec eux, donner une place à chacun. Comment soutenir les membres dans leurs difficultés, apporter des réponses à leurs questions pour leur permettre de mener à bien leurs missions, etc. En tant que président.e, on est là pour garder une ligne de conduite définie par l’assemblée générale, de prendre des décisions parfois difficiles, parfois heureuses. C’est aussi, comment, à notre niveau, rester en cohérence et acteur d’une politique Jeunesse qui nous est inspirée du terrain, des jeunes eux-mêmes. On amène des revendications de nos membres à un degré supra, vers les ministres concernés par des politiques Jeunesse (petite enfance, culture, sport, enseignement, …). On a bien sûr un interlocuteur privilégié qui est le/la Ministre de la Jeunesse mais il y a aussi le transversal auquel il faut être attentif. J’ai appris à avoir une posture « méta », une réflexion au-delà de mon OJ .Il faut être congruente et faire confiance à l’intelligence du groupe. Moments difficiles ? Le stress de mon premier conseil d’administration, quand il faut annoncer un licenciement, les dossiers épineux de reconnaissance ou de négociation sur les redistributions des emplois subventionnés, toutes les luttes dans la période Covid,… Mais le tandem avec la Secrétaire générale est une dynamique importante. L’équipe, le bureau aussi. J’ai été bien entourée. »

Vice-président de la COJ et co-directeur des CEMEA-SJ, Jean-Paul Liens reprend. Pourquoi ? « Les CEMEA et la COJ, c’est une histoire d’amour qui dure depuis longtemps. Avant moi, il y a eu des présidents de la COJ issus de notre association comme Geoffroy Carly. Je me suis investi au bureau de la COJ depuis plusieurs années. Ce sont des projets qui me tiennent à cœur. Je voulais continuer à porter les actions de la COJ, les membres et tous les jeunes qui sont derrière ces associations. C’est une candidature réfléchie. Je consacre déjà beaucoup de temps à notre confédération que ce soit dans ses instances ou ses lieux de représentation. L’investissement sera différent mais c’était pour moi une suite logique. »

 

 

Accélération du temps associatif ?

Claude-Etienne Scoriels est un collègue fort sympathique, directeur de l’Asbl Nature et Loisirs, impliqué dans pas mal de dossiers et groupes de travail (rythmes scolaires, formations, etc.). Ce jour-là, il enchaînait trois réunions, presqu’un écho à l’air du temps. De quoi partager sa réflexion-express, sur cette accélération du temps associatif.« J’ai l’impression que le rythme des réunions s’est accéléré depuis la pandémie où on avait utilisé la réunion en visioconférence (et il y en avait beaucoup) sauf que depuis la fin des restrictions, ces réunions ont continué en parallèle. La visio ? Je suis pour un moitié-moitié. Il faut en faire un outil.Toutefois, déjà avant, les réunions avaient tendance à se multiplier. Je pense que c’est lié à l’organisation de la vie associative devenue plus complexe qui entraine un besoin croissant de se concerter, donc de se réunir. Exemple. Les questions liées à l’emploi avec notamment la professionnalisation (qui concerne autant les salariés que les volontaires). Nos actions elles-mêmes sont plus complexes. Il n’y a pas de subventions à 100%, nous devons donc trouver des moyens. Cela prend du temps, des réunions. Il faut construire la confiance avec les partenaires. à cela s’ajoute le nombre croissant des Organisations de Jeunesse. à la COJ, nous sommes plus de 40 membres. Il faut du temps pour écouter chacun, se connaitre et construire ensemble. Avant, on se connaissait mieux et plus. Donc, le nombre et la complexité jouent sans oublier le côté administratif puisqu’il faut encore plus s’informer.Il y a les réunions propres à nos structures, des partenaires, des instances, etc. Si on veut être un peu actif, il faut suivre. En plus, on a des mandats. Tout cela nécessite des préparations, de la concertation devant des matières de plus en plus complexes. Nous avons aussi été dans un nœud de travail intense. On a eu à la fois la réforme APE, la réforme ATL. Il y a eu aussi le projet de réforme du décret OJ, etc.Je m’attendais à ce que cela diminue. Au sein de mon organisation, nous essayons de diminuer le rythme car la réunionite aiguë entraine moins de temps disponible pour le travail de fond, péda, de terrain qui soit est ralenti, soit doit être fait par d’autres. Or, les moyens humains et financiers ne suivent pas. Toutes ces réunions retombent donc sur les mêmes personnes.Par ailleurs, je constate qu’un certain nombre de réunions n’aboutissent pas et créent une impression qu’elles ne servent pas à grand-chose. La proportion des réunions utiles (que ce soit en réflexion, en décisions, en propositions ou en information) sont moins nombreuses. Il y a parfois des enjeux polémiques qui ne se rejoignent pas. Du coup, on perd énormément de temps. Je pense que, pour le moment, nous traversons une période faible en construction et d’échanges réels. Les réunions peuvent aussi traîner par des interventions, des questions de fond intéressantes mais dont ce n’est pas le lieu. On plonge dedans et ça dérape. J’en ressors fatigué et insatisfait avec l’impression de ne pas avancer.Il n’y a jamais eu autant de réunions mais, paradoxalement, sur certaines questions ou débat de fond, je trouve que les échanges s’appauvrissent en contenu parce qu’il n’y a pas de d’espace/temps adéquat. Il y a peu d’échanges vrais. Comment c’était avant ? Il y a avait moins de réunions inutiles, plus de réunions où on essayait de construire. C’était juste très difficile parce qu’il fallait concilier les points de vue. Aujourd’hui, les points de vue sont assez communs mais moins partagés, c’est-à-dire on est peut-être d’accord mais l’appartenance politique ou polémique fera qu’on ne rejoindra pas tout de suite le point de vue commun.Autres « détails » importants. Il y aussi des réunions (de décision) où l’on vient pour s’informer car on est mal préparé, ce qui ralenti ce pourquoi on était venu. De plus, on est dans un secteur difficile. J’ai la chance dans mon organisation d’avoir une équipe stable mais je vois des associations où la moyenne de vie d’un permanent est de deux ans. Fatalement, il faut recommencer les mêmes choses, ce qui crée aussi de la fatigue…Bref, le rythme incessant de nos réunions a des causes multifactorielles. Longtemps, par idéal de devoir envers mes mandats, je me suis obligé à aller à toutes les réunions. Je me permets désormais de choisir, d’en passer une, me disant que de toute façon on reviendra sur le sujet. »