Voilà plusieurs mois que les oisifs du secteur culturel demandent du soutien dans le cadre de la crise sanitaire et s’obstinent à vouloir « œuvrer ». Ces insolents ont même l’outrecuidance de faire des propositions opérationnelles de reprise de leurs activités « avec toutes les mesures de sécurité qui s’imposent » pour accueillir à nouveau le public.
Alors que comparaison n’est pas raison, ces « créatifs » s’interrogent sur le fait qu’un Airbus A320 puisse accueillir 150 personnes côte à côte ou encore qu’une rame de Thalys traditionnelle absorbe 60 personnes pour 1h22 entre Bruxelles-Midi et Paris-Nord alors que la jauge pour les lieux culturels, quelle que soit leur taille (102 places assises au Théâtre de l’Ancre à Charleroi, 750 places pour le Théâtre National à Bruxelles), est fixée par le Gouvernement à 200 personnes en intérieur, peu importe la configuration du lieu… Comme si la culture invitait au voyage !
Mais de quel droit ces cultureux viendraient interroger la bonne marche du monde et les décisions éclairées de nos gouvernants ? D’autant que d’après un éminent virologue de l’Université William Dunker de Bioul (1), il ne fait aujourd’hui plus aucun doute que les virus sont plus agressifs en milieu culturel qu’en milieu commercial…
Le monde culturel souffrirait-il d’un syndrome pathologique de persécution ? Ou devrions-nous voir derrière ces décisions et les faits qui se sont ensuivis depuis le 12 mars 2020 (2)* une logique plus vaste ?
D’aucuns (3) identifient – dans cette réalité qui s’est imposée – la traduction d’un réel mépris pour la culture, d’autant si cette dernière interroge le fonctionnement et les évolutions de notre société, notre manière de vivre… Un cran plus loin, l’on pourrait même penser à une attaque en règle (ou plutôt une non-assistance délibérée) contre le champ culturel dans la volonté (feutrée) de casser l’outil pour que ne subsiste, à terme, qu’une culture compatible à l’économie de marché – de masse, standardisée, divertissante… et accessible uniquement à ceux qui en ont les moyens.
En élargissant encore la focale, il est possible de lier les décisions prises dans cette crise Covid-19 à la posture tenue par le nouveau gouvernement flamand issu du scrutin de mai 2019 relativement à la culture… D’importantes coupes budgétaires avaient été opérées, menant à de vives protestations du vlaamse cultuursector telles le jet de tomates et des huées à l’encontre de Jan Jambon (Ministre-Président flamand en charge de la culture) à l’occasion de la remise des Ultimas (prix flamands de la culture). Les diminutions de budget en Flandre avaient même conduit l’assistant de Droit économique et Théorie du droit de l’Uliège, Antoine Vandenbulke, a parler du « risque de voir naître un art uniformisé et servile à l’égard du pouvoir politique en place »…
C’est que Jan Jambon siège au Conseil National de Sécurité (CNS) présidé par notre courageuse Première Ministre d’un gouvernement fédéral positionné à droite, et que la Fédération Wallonie-Bruxelles y est représentée par le MR Pierre-Yves Jeholet, qui n’hésite pas à parler de « coût de la culture […] mais qui génère une activité économique dont l’ampleur ne cesse de croître ». Soyons de bon compte, Jeholet dénonce la « cacophonie des experts » et souhaite une relance rapide des lieux culturels.
Mais aborder la question de la culture par le prisme du coût du soutien constitue un leurre qui ne fait que restreindre les institutions culturelles à leur seule dimension économique. Et si on dégraisse l’emploi, il ne faut pas croire que le coût disparaitra… Il se déplacera, simplement, vers l’aide sociale.
Quand les mesures du CNS du 20/08/20 permettent le shopping à 2 et que le site info de la RTBF sous-titre
« Fin de la solitude du shopping », c’est un sacré bras d’honneur à toutes les solitudes qui n’ont pas les moyens ou l’intérêt de fréquenter les galeries commerciales…
En réalité, les pauvres étaient déjà confinés avant le 18 mars 2020. Les choix politiques le confirment et continuent de les isoler.
Pour de bon !
Abbé Stiole
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1. Information cachée par les « médias traditionnels » et partagée sur Facebook !
2. Jour du Conseil National de Sécurité qui a décidé de la fermeture des lieux culturels, des écoles…
3. Qui ? Où se cachent-ils ? Quels sont leurs réseaux ?