Depuis plusieurs semaines, les campagnes politiques battent leur plein et avec elles, l’élaboration des programmes. Pour les jeunes, l’heure de jouer dans la cour de leurs aînés a sonné : ils participent concrètement à poser les volontés de leur parti-père sur papier. Pour comprendre leur degré d’implication, nous avons interrogé les jeunes président-(e-)s de six partis : MR, FDF, PS, cdH, Ecolo et Comac-PTB.
Si dans l’ensemble, chaque section jeune a son mot à dire dans l’élaboration du programme, est-il pour autant entendu ? « Nous avions la mission de travailler sur certains thèmes spécifiques comme l’enseignement et l’emploi des jeunes, explique Aurélie Decoene, présidente de Comac (PTB). Nous avons analysé le bilan du gouvernement et l’avons confronté aux déclarations. » Chez les jeunes FDF, on a mis les bouchées doubles pour présenter des propositions concrètes. « En bureau du parti, nous avons discuté du programme en interne et amené nos propositions », ajoute Jérôme De Mot. Au PS, les jeunes ont déposé des amendements dont certains ressortent d’un forum permanent autorisant à chaque citoyen de faire entendre sa voix. Même principe de « rencontre citoyenne » au cdH, où les jeunes sont aussi consultés sur les matières ayant trait à la jeunesse. « Nous introduisons des amendements pour aller encore plus loin. La majorité d’entre-eux passent », affirme Mathieu Morelle, président des jeunes cdH. Les jeunes Ecolo introduisent également des amendements, au même titre que les autres membres. « Nos propositions sont influencées par le travail de sensibilisation que nous effectuons en interne et auprès du public », précise Michael Maira, co-président d’Ecolo J. Enfin, les jeunes MR soumettent leur propre programme aux responsables du parti qui intègrent, ou non, leurs propositions. « Je suis aussi invitée au conseil de parti où je fais entendre la voix des jeunes MR », commente Lora Nivesse, leur présidente.
Mais tout ça pour quoi ? Les propositions des sections jeunes se retrouvent-elles dans les programmes ? « Sur le fond, ce que nous reprenons dans notre vision se retrouve dans le programme », affirme-t-on au PTB. Chez, les jeunes socialistes deux sujets tiennent à cœur : la légalisation du cannabis, « qui est la seule manière de prendre en main un problème sociétal qui se banalise » et la réduction du temps de travail « pour créer de l’emploi de manière durable », détaille Jonathan Dawance. Au FDF, on retrouve « les propositions sur le sport de haut niveau et l’énergie », poursuit Jérôme De Mot. Quant aux humanistes, ils ne sont pas peu fiers de retrouver, telle qu’elle, l’une de leur proposition dans le programme du parti. « L’expérience est un incitant pour les employeurs. Nous demandons une annulation des cotisations sociales pour l’engagement d’un jeune sans expérience. Ces cotisations réaugmentent en 3 ans », ajoute Mathieu Morelle. Dans le programme du MR, « on retrouve notamment une de nos mesures sur la fiscalité. Nous proposons de supprimer certains taux d’imposition », explique Lora Nivesse. Il y a juste chez Ecolo J qu’« il n’y a pas « une » mesure « jeune ». Ce n’est pas notre vocation d’élaborer ou relire un programme. Notre travail est quotidien et nous échangeons souvent nos idées avec le parti. Toutefois, parmi les mesures reprises dans le programme, il y a celle du contrat jeune, permettant que chaque jeune ait du travail pendant 6 mois après l’école », conclut Michael Maira.
Si les jeunes membres des partis politiques ne manquent pas d’idées, toutes ne sont pas forcément retenues. Et pourtant, ils restent un pilier sur lequel les dirigeants n’hésitent pas à s’appuyer puisque, vous l’aurez remarqué, cette année, la jeunesse et surtout l’emploi des jeunes sont sur toutes les lèvres.