A l’automne aura lieu la grande messe des négociations climatiques, la COP26. Difficile d’oublier L’été 2021, cataclysmique : dôme de chaleurs en Amérique du Nord, sécheresse record en Californie, famine climatique à Madagascar, incendies en Europe du Sud, fonte massif de la calotte glacière au Groenland, inondations dévastatrices dans nos régions. Au milieu de ces calamités est sorti le dernier rapport du GIEC aussi catastrophique. Eté hardcore, Giec alarmant, mobilisations « Cop26 »…
Le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’évolution du climat) réunit des centaines d’experts issus des pays membres des Nations Unies. Il a été fondé en 1988 afin de fournir aux dirigeants internationaux l’état de la connaissance le plus abouti sur l’évolution du climat de notre planète. Important à rappeler : le GIEC ne finance et ne conduit aucune recherche. Il se « contente » de synthétiser la littérature scientifique reconnue. Ce 6ème rapport provient de l’analyse de plus de 14 000 études. Il éclairera les dirigeants des pays membres de l’ONU lors de la prochaine COP (« Conference Of the Parties »), la grande messe des négociations climatiques qui se dérouleront du 31 octobre au 12 novembre prochain à Glasgow, en Ecosse. Que dit ce rapport intitulé « Changements climatiques : les éléments scientifiques (1) » ?
Aujourd’hui la certitude est acquise : le réchauffement climatique est bien produit par les activités humaines. La vitesse de l’évolution du climat ne laisse plus le doute planer. La rapidité de la hausse de température en un si court laps de temps est inédite dans l’histoire terrestre. Avec l’augmentation de la hausse des températures, le risque de voir des évènements climatiques extrêmes va augmenter tant en intensité qu’en fréquence. Sécheresses, inondations, feux de forêt, ouragans deviendront notre quotidien si nous n’agissons pas. Par ailleurs, si l’augmentation des températures se confirme, certaines régions tropicales du monde (qui s’étendent autour de l’Equateur) vont devenir inhabitables : une chaleur intense conjuguée à un taux d’humidité élevé permettront difficilement au corps humain de se refroidir correctement. Ce phénomène commence déjà à s’observer aujourd’hui – notamment sur les côtes Est et Nord-Ouest de l’Inde et du Pakistan – et entraînera des exodes climatiques pour des centaines de millions de personnes au fur et à mesure de son intensification.
Des différents scénarios étudiés pour garantir un meilleur futur de la planète, le rapport annonce qu’il n’est désormais plus possible de tenir le scénario que vise la communauté internationale, à savoir maintenir le réchauffement de la planète en dessous de 1.5 degré (actuellement à environ 1.2°C ). Le climat est un système doté d’une grande inertie et avec ce que l’on produit actuellement, il est certain que nous dépasserons ce seuil à l’horizon 2050. MAIS, il est encore possible, signale le GIEC, de rester sous les 2°C (objectif de l’accord de Paris) à condition de réduire drastiquement et rapidement nos émissions de gaz à effet de serre. Une solution répétée à l’envi depuis des décennies qui peine pourtant à percuter les dirigeants et les politiques internationales.
Pourtant, bien que cela ne puisse pas en avoir l’air, passer de 1.5°C d’augmentation à 2°C est tout sauf anodin. Pour comprendre, on peut comparer le climat au corps humain : passer de 36,5°C à 37,5°C et même à 38,5°C de température corporelle, ce n’est pas juste « rajouter » quelques degrés, c’est toute notre forme physique qui en est affectée. Il en va de même pour le climat : le dépérissement de plusieurs paramètres (la montée des eaux, le recul de la banquise et des glaciers, la chute de la biodiversité, la sécheresse, …) se manifeste considérablement en fonction de l’augmentation de dixièmes de degré.
Il est donc plus que nécessaire d’agir avec force, espérons que nos dirigeants montrent la voie lors de la COP26. De leur côté, les mouvements des jeunes activistes, notamment Youth For Climate, ont annoncé reprendre leurs actions freinées depuis la pandémie. De Bruxelles à Glasgow & co, moult mobilisations rappelleront aux dirigeants l’urgence de sauver l’avenir de notre planète avec des politiques concrètes, voire « radicales ». À raison. Car, comme le rappelle Greenpeace « L’humanité est au pied du mur » …
Paul Vanderstraeten
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(1). Courant 2022, le GIEC prévoit la publication de trois autres rapports « suite ». Suivront : Les conséquences, adaptation et vulnérabilité ; L’atténuation des changements climatiques ; Le rapport de synthèse. www.climat.be