La crise sanitaire que nous traversons aura remis au goût du jour le traitement des chiffres et des graphiques…
La crise sanitaire que nous traversons aura remis au goût du jour le traitement des chiffres et des graphiques… Tant et si bien que parfois, dans les articles de presse en ligne, il n’y a plus que les chiffres qui changent, comme par exemple sur le site RTBF Info qui, pendant plusieurs jours, relayant les bilans quotidiens de Sciensano, nous a répété sans cesse la délicieuse expression de « funèbre moyenne »1 parlant de l’évolution du nombre moyen de décès.
L’air de rien, avec les nombres moyens, les taux de reproduction ou de positivité, on nous en a fait bouffer de l’arithmétique… à 2 décimales ! Sans compter les graphiques, les projections sur base de modèles mathématiques, les courbes et les tendances… qui ont même entrainé une rubrique dédiée, toujours sur le site info de la RTBF.BE, intitulée « Derrière les chiffres ».
À un point tel que l’on pourrait se demander si toutes ces maths ne participeraient pas d’une démarche organisée de renforcement du niveau de la population francophone belge au regard des résultats des derniers tests PISA2 de 2018 qui n’étaient pas fameux-fameux… En effet, bien que les enfants de la Fédération Wallonie-Bruxelles y surpassent de 6 points la moyenne des pays de l’OCDÉ pour la première fois en affichant le même score que la France (à savoir 495 points pour 489 de moyenne), nos francophones restent à la traîne par rapport aux autres communautés du pays (518 points pour la Flandre, en baisse constante depuis 2003 où elle affichait un score dépassant de peu les 550 points). Rendez-vous dans une dizaine d’années pour voir si la crise Covid 19, dans tous ses effets, aura eu un impact sur l’évolution des résultats en math de nos élèves…
Autre matière enseignée par la crise : la physique… En répétant sans cesse que la gestion de la crise s’opérait sous l’égide de la logique des « vases communicants » et que si l’on « ouvrait un robinet » par des mesures d’assouplissement d’un côté, il s’agissait d’en fermer un autre ailleurs, on a surtout empêché de réfléchir à des alternatives à la primauté de la machine économique (industrielle et capitalistique). Et si les écoles et les milieux d’accueil sont restés ouverts pour la 2e vague, c’est bien pour que les parents puissent travailler sans être distraits par leur énergique progéniture !
Toujours sur le principe des vases communicants, quand il s’est agi de lâcher du lest pour les ados en février, ce sont les plus jeunes qui se sont vus – AUTOMATIQUEMENT ET SANS DÉBAT- limités… Ça en dit long sur la considération des enfants et des jeunes face aux vrais problèmes de notre joyeuse société de consommation. Les cris d’alerte relatifs à la santé mentale de la population jeune sont restés sans écho malgré une prétendue prise en compte de la globalité des réalités…
Ce faisant, la population est quasi réduite à des tubes digestifs à alimenter pour pouvoir continuer à produire. La population a d’ailleurs bien intégré cette dimension dès le premier confinement vu la pénurie de PQ des premiers jours du confinement de mars 2020.
Alors les autorités du pays, dans leur communication, peuvent continuer à entonner à tue-tête que nous sommes « une équipe de 11 millions », il est évident que tous les membres ne sont pas logés à la même enseigne en fonction des positions que l’on occupe sur le terrain ou le banc de touche. Sans compter qu’à la tête de notre « dream team belgicaine », on a tout de même 54 ministres et secrétaires d’état, toutes entités fédérales et fédérées confondues, qui nous ont entraîné dans la saga des masques Avrox3, la non-préparation pour affronter la 2e vague, les bouffonneries autour de la stratégie de vaccination… Pareille situation au foot aurait déjà vu le limogeage d’au moins 3 ou 4 coachs. Mais pas nous ! La résilience n’est pourtant pas sans limite…
Père Pétuité
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1. La livraison quotidienne des chiffres provoquant des articles édités en ligne, probablement à la hâte avec nombre de coquilles.
2. Programme international pour le suivi des acquis des élèves organisé tous les trois ans par l’Organisation de Coopération et de Développement économiques (OCDÉ)
3. Masques non conformes au cahier de charge, disposant de faux labels, potentiellement toxiques…