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Citoyenneté : s’investir à partir de son histoire et de son territoire

  27 Juil , 2022   , , , ,    COJ

L’Éducation à la Citoyenneté Mondiale et Solidaire (ECMS) est le cadre d’intervention des ONG en Belgique mais de quelle citoyenneté parle-t-on quand, pour certains jeunes, issus de l’immigration, celle-ci est plutôt synonyme d’assimilation ? Echos Communication nous explique une approche à la citoyenneté qui allie récits, mémoires migratoires et intelligence collective. 

Le cœur de métier de l’ONG « Échos Communication » se situe en Belgique, au Maroc et au Sénégal. Nous y accompagnons des dynamiques de changements en favorisant la mise en dialogue des différents acteurs du territoire afin d’appuyer des projets de développement durable. RCN Justice & Démocratie travaille, en Belgique, la question de la transmission de la mémoire et la prévention des conflits (1). Ensemble, nous accompagnons l’engagement des jeunes pour mieux lutter contre les inégalités, au cœur des quartiers. Dans le cadre de nos actions d’ECMS en Belgique, nous constatons que certains publics sont souvent laissés de côté, notamment des jeunes issus de l’immigration qui s’estiment trop souvent perçus comme des étrangers. Avec eux, nous mettons en place des projets pour faire entendre leur voix.

Citoyenneté, des racines pour l’engagement

Notre projet d’accompagnement s’intitulait, initialement, Parcours citoyen. Premier écueil : de quelle citoyenneté parle-t-on quand, pour certains jeunes, la citoyenneté est plutôt synonyme d’assimilation, d’injonction à devenir autre ? S’il nous semble essentiel d’explorer avec eux les préjugés liés à leur origine, au quartier dans lequel ils vivent, à la religion qu’ils pratiquent ou tout simplement du fait d’être jeune et de questionner l’impact de ce regard sur leur identité. Nous veillons aussi à faire émerger de nouveaux récits (différents de ceux généralement visités par les « discours dominants »), davantage porteurs d’espoir.

Au fil du projet, la création d’un narratif commun et le renforcement de la capacité des jeunes à s’exprimer sur des enjeux fédérateurs redonnent au groupe une confiance et une crédibilité auprès d’autres parties prenantes. Cela leur permet de prendre place dans les processus collectifs tout en leur permettant de se sentir acteurs à part entière de leur quartier. Par ailleurs, des échanges internationaux sont organisés pour permettre au groupe de sortir de leur quartier, de croiser des regards avec d’autres et de comprendre comment ces enjeux se vivent ailleurs dans le monde.

Lors des ateliers, les jeunes ont échangé avec des personnes inspirantes que ce soit en Belgique ou au Maroc, à Zaouit, un village qui s’engage pour lutter contre l’exode des jeunes.

Ainsi, dans la commune d’Auderghem/Bruxelles, en collaboration avec la Cellule éducative de la Maison de la Prévention d’Auderghem (CEMPA), nous avons accompagné des jeunes de 14 à 20 ans dans la réalisation d’un parcours vidéo autour du thème « Au-delà des préjugés, tous&go (tous égaux) ». Lors des ateliers, les jeunes ont échangé avec des personnes inspirantes que ce soit en Belgique ou au Maroc, à Zaouit (photo), un village qui s’engage pour lutter contre l’exode des jeunes. Leur film a été projeté au Centre Culturel d’Auderghem, suivi de tables de discussions avec les habitants et des échevins communaux. Le tout a donné naissance à la campagne « Auderghem Vivre Ensemble ».

Décloisonner pour faire autrement. La collaboration avec les acteurs communaux nous a permis d’ajuster des méthodologies à la réalité d’un territoire. De plus, elle a permis de lutter contre un cloisonnement au niveau des services communaux mais aussi entre services et associations ; d’agir sur des enjeux transversaux et de participer à la construction d’une logique de territoire. Cette dynamique de mise en récits et de mise en dialogue des acteurs nous a permis de poser les fondations d’une approche à la citoyenneté en poupées russes partant d’un ancrage très local et qui ouvre à un horizon plus global.

Wivine Hynderick, Responsable de projets Échos Communication

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1. L’ONG est active dans la région des Grands Lacs, au Maroc et au Burkina Faso où elle défend les questions d’accès à la justice.