C’est la rentrée ! Cartable, plumier, contact d’un prof de math en cas de pépins ? Pour vous, tout est prêt ! Mais est-on tous égaux pour accompagner le jeune à l’école... et après ? Tous parés et tous pareils face au système scolaire ?
L’école, par mission, vise l’égalité des chances entre enfants : « amener tous les élèves à s’approprier des savoirs et à acquérir des compétences qui les rendent aptes à apprendre toute leur vie et à prendre une place active dans la vie économique, sociale et culturelle »1. Aujourd’hui, elle ne se suffit plus à elle-même dans cet objectif. Faute de moyens, de réorganisation, l’école n’est notamment pas capable de proposer un réel enseignement différencié, permettant un suivi des apprentissages de chaque élève.
Alors, on cherche des solutions visant la réussite. Le soutien scolaire externalisé est un sparadrap de taille. Diversifié (logopède, prof. particulier, école de devoirs, etc.), il devient une pratique courante : en 2011 en Communauté française (primaire), 1 enfant sur 422 était inscrit dans une école de devoirs et en 2013, 1 enfant sur 93 a eu recours à un soutien scolaire.
Par cette dynamique, « le système scolaire qui reproduit les inégalités sociales, renvoie les enfants aux inégalités des ressources de leur environnement (…) »4. Car après l’école, tous n’ont pas les moyens, espace, temps ou accompagnement nécessaires pour un soutien de qualité. Le soutien scolaire devient une réelle marchandise. De nombreuses initiatives (certaines très lucratives) fleurissent. Et tous les enfants n’y ont pas tous accès, les familles n’ayant pas toutes les mêmes moyens financiers. Quid de l’égalité des chances ?
A côté de ce « marché » les écoles de devoirs (EDD) s’adressent à un public large, sans discrimination et de manière très accessible (financièrement). C’est un choix, celui de l’équité. L’approche uniquement scolaire ne permet pas à l’enfant de sortir de l’échec. Les EDD visent donc un accompagnement global, organisé autour de 4 missions (favoriser le développement intellectuel, l’émancipation sociale et la créativité de l’enfant ainsi que l’apprentissage de la citoyenneté et de la participation) pour soutenir le jeune dans tous ses apprentissages (scolaire mais aussi social et citoyen).
Leur but : que chaque jeune, en toute équité, ait accès aux moyens nécessaires pour son éducation, son épanouissement et son émancipation.
Changer le système permettra-t-il d’enrayer les cascades d’inégalités à l’école, après l’école, après le diplôme… ? La question est prise au sérieux. Côté politique, Mme la Ministre Joëlle Milquet a lancé le Pacte pour un Enseignement d’Excellence5. Nous attendons d’en voir les aspects concrets et contribuons à notre niveau pour qu’il vise une réelle excellence pour tous. Vous aussi pouvez y participer ! Côté associatif, Tout Autre Chose (et d’autres) organise des débats pour revendiquer, imaginer un système éducatif différent comme une « Tout Autre école »6.
Anne-Sophie Locht pour la FFEDD
____
1. Décret Missions – 24/07/1997, art 6
2. FFEDD, Mémorandum du secteur des Ecoles de Devoirs, 2014
3. Source : Fapeo, Externalisation du soutien scolaire – FAPEO
4. CEDD, AFeuille T n°198, 2014
6. www.toutautrechose.be/une-tout-autre-ecole-parlons-en