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Rencontre & Réflexion

Politique, je crie ton nom !

  14 Juin , 2016       COJ

Le mot a enflé, gonflé, grossi ces dernières années. Il faut dire qu’il manque d’exercice… Boudiné donc, le « politique », pas très sexy. Voire même décrié. Le politique, les politiciens… « POURRI ! »

Qui ose encore s’afficher politique, porteur d’un projet de société qui impose des choix, parfois radicalement opposés aux pratiques à l’œuvre dans notre bonne société moderne de consommation ?

On peut décemment se poser la question du politique quand les projets d’ OJ se présentent de la sorte :

• faire de l’insertion socio-professionnelle ;
• soutenir la confiance des enfants et des jeunes vivant dans la grande pauvreté ;
• exister depuis 1946 ;• développer des programmes d’immersion ;
• fournir un soutien technique, comptable et logistique à tout jeune qui voudrait s’installer ou qui s’intéresse à l’agriculture ;
• faire de l’impro une pratique artistique ;• donner accès aux jeunes à une information actualisée sur des thématiques variées ;
• …

On parle de secteurs, de publics, de contextes, d’outils…

Pas du sens de l’action, des transformations sociales attendues ou des ambitions des pratiques. Le sens politique, la perspective transformatrice de l’action, malgré qu’apparaissent, çà et là, les termes émancipation et citoyenneté, semblent être les absents des projets associatifs.

Les institutions se présentent sous l’angle de leur versant utilitaire ou utilitariste. Mais, au fond, ces associations, qu’est-ce qu’elles foutent là ? Peuvent-elles répondre à cette question sans se cacher derrière cette sempiternelle ritournelle qu’elles sont des fabriques à CRACS* ?

Mais le temps n’est pas à la révolution. Tout juste à l’évolution au gré de l’indice des prix à la consommation, à la saine gestion et à la bonne gouvernance. Qui parle de progrès ?

Il ne faut plus savoir pourquoi on fait les choses. Il faut les faire, selon les règles en vigueur – marchés publics, vérification comptable, recours aux experts en gestion…

La logique de l’entreprise, au travers de la loi sur les asbl et de leurs obligations comptables, transforme petit à petit l’association volontaire de personnes autour d’un but en de splendides petites et moyennes entreprises sur le marché socioculturel, contraintes par le cadre normatif à des prestations d’intérêt général. Des sous-traitants ?

La COJ dispose maintenant d’un Manifeste. Gageons qu’il engendre des combats, des militants, des victoires pour la jeunesse… Des CRACS qui transforment le monde, ne se contentent pas de l’intégrer tel qu’il est, avec ses inégalités et ses incohérences, ses défauts et ses conforts. Et si ça ne marche pas, peut-être faudra-t-il penser à faire appel à l’armée, il paraît qu’ils ont dans leurs rangs de sacrés cracks…

Père Emptoire

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* Pour les béotiens du secteur jeunesse : Citoyens Responsables Actifs Critiques et Solidaires, un slogan qui en jette, mais qui gagnerait à être concrétisé au-delà de l’incantation prescriptive.