Elle termine son mandat chez « Les Scouts » et quitte donc la présidence de la CCOJ. La suite? Voyage et engagement local.
On reste impressionné par cette jeune fille de 32 ans qui pendant plus de 3 ans a tenu la présidence de la CCOJ – un poste qui n’attire pas les foules. «Sachant que comme président, ton avis passe au second plan, explique Annick Hoornaert. Ta stratégie: tu dois rassembler!». On devine le ring. «C’est clair, avoue-elle, je ne m’étais pas préparée aux blocages du genre «Si la ministre ne débloque pas des moyens pour tel dossier, on refuse de remettre un avis sur tel autre». Une stratégie qui nivelle par le bas les débats, où je devais réagir sur le vif. C’était une des difficultés à gérer, avec les tensions des indépendants, des partisans, des grandes gueules et de ceux qui siègent en donnant l’impression d’être «pilotés». A l’opposé, les moments enrichissants furent les accords sans marchandage des membres qui ont des attentes très différentes.» Des regrets? «Le manque de temps pour le suivi des avis».
Avec un mandat de trois ans, renouvelable une fois, Annick Hoornaert bossait au sein de la branche fédérale des Scouts… catholiques. «On a enlevé «catholique» en 1998! La réalité est pluraliste, sans obédience unique»… Scouts toujours donc, de Liège à Bruxelles, Annick, «Cotinga sans relâche» (pour les amateurs de totems), a été appelée à exercer la double casquette, bénévole soir/week-end, et salariée le jour, assumant les relations publiques.
Aujourd’hui, sans vouloir jouer la «belle-mère», elle prépare la transition d’une présidence intérimaire*, avant l’installation de la nouvelle CCOJ à l’automne prochain. Quant à son avenir, il s’annonce «voyage au long cours», trois mois au Cambodge-Laos-Birmanie. Question job? «Rien de précis. Mais, je vais éviter le cumul intense bénévolat et salarié, avec agenda de plusieurs réunions par semaine. Je n’arrivais pas à suivre mon engagement local, de m’investir dans mon quartier, dans un group d’achats commun, de libre-échange-non-marchand, etc.». C‘est presque un retour à ses débuts pour cette diplômée ingénieure commerciale, avec ses premières expériences professionnelles chez Max Havelaar et lafédération Ressources (Terre, Les Petits Riens, Oxfam…).Une cohérence pour celle qui, déjà au lycée, se lançait dans la mini-entreprise et à l’Université un «Pack Etudiant» alternatif.
Annick Hoornaert avance par choix et carbure à l’enthousiasme «même si j’ai bien dû postuler chez Kellogg’s! Mais ’j’ai envie de me diriger vers l’économie sociale.».
Côté perso: elle vit à Bruxelles, cuisine simplement, genre «légumes et pâtes», a le hobby « céramique » («l’envie d’une activité manuelle et de la terre»), plutôt jazz and blues, avec toujours un livre dans son sac. Ici, Un jour Nina Simone a arrêté de chanter de Darina El Joundi et Mohammed Kacimi.
En douceur, elle quitte la CCOJ, et peut-être le secteur. Pour Sûr, l’enthousiasme toujours en bandoulière. Yamina Ghoul, siégeant à la CCOJ, d’ajouter : « Ce n’était pas évident de piloter une instance faite de piliers mais Annick a eu la ténacité et le calme, fortement investie dans les dossiers « chauds » comme la réforme de la CJCF ou le dossier « infrastructures ». Presque une Indiana Jones de courage.»
*Post-it Coline Maxence (de Latitude Jeunes) a été élue à la nouvelle présidente de la CCOJ.