Edito
Nouveaux bouleversements. Nous revoilà embarqués pour affronter de nouvelles épreuves : flambée du coût de l’énergie, des carburants, inflation,… et bientôt récession (?). Tout s’emballe. Beaucoup trop vite. Beaucoup trop fort. Attention à la casse…
Drôle d’époque. Loi de marché & spéculation, intérêts macro-économiques, tensions géopolitiques accrues… la situation semble se jouer au niveau méta, dans une sphère qui nous dépasse. Au centre, pourtant, se trouve chacun d’entre nous, chaque citoyen belge, européen, du monde. L’impact est bien là. Les factures sont vertigineuses, indécentes. De cette « nouvelle variante » de la panoplie des crises successives (sanitaire, économique, climatique), la crise énergétique que nous subissons, met un peu plus à l’épreuve les droits humains et la justice sociale, deux essentiels toujours fragilisés par ailleurs.
Notre terrain associatif n’y échappe pas, lui-même pris dans cette tourmente, se rajoutant à d’autres enjeux (avec le lot de réformes en cours et à venir : APE, rythmes scolaires, accueil temps libre, …). Notre récent communiqué de presse collectif et associatif (à retrouver sur notre site) fut inquiet et fâché. Inquiet pour ses publics les plus fragiles et sa capacité à – lui aussi – à assurer le choc financier et à poursuivre ses activités. Fâché de la difficulté de mettre l’humain au centre des priorités face aux intérêts purement économiques. Dans la gestion des urgences qui s’annoncent cet hiver, nous craignons un bis repetita du débat essentiel/non essentiel.
Œil critique, action et détermination est l’invitation d’automne du COJ#34. Même dans la tempête, l’associatif baisse rarement les bras. Au contraire. De quoi nous donner quelques espoirs et saluer quelques minces « victoires » dans un monde de brutes (m/f/x).
En effet, l’éducation culturelle et artistique – chère à nos yeux – a fait son entrée officielle dans les classes francophones. Comme un contre-pied à la relégation récente du secteur en « seconde zone », voilà un signal fort de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur la nécessité des politiques culturelles pour tous et dans la construction de chacun. Une utopie (vraiment) en marche ? est le titre du dossier « grand entretien » avec Catherine Stilmant en charge de la mise en œuvre du chantier PECA (p10-13).
Focus également sur l’action des jeunes. Face à l’urgence climatique, ils œuvrent déjà au quotidien là où ils sont. Petite vitrine des activités avec nos Organisations de jeunesse pour donner des réponses concrètes. En vue de la COP 27, beaucoup d’entre eux se rassembleront dans les prochains jours autour de la Coalition Climat (p.6 & 7).
L’action avec les jeunes, on le sait, se déroule à bien d’autres endroits avec nos OJ, sur une foule d’enjeux : citoyenneté, diversité, média,… Elles ont décidé de le faire (sa)voir davantage. Réunies sous la bannière La Fabrik d’aventures, nos 42 organisations fixent un premier rendez-vous au Salon de l’Educ’. Le périple se poursuivra avec notre traditionnel Tour des Ecoles (p5). Autant d’occasions de construire des ponts avec les partenaires associatifs et monde de l’enseignement.
Enfin, la synthèse des travaux du Collectif 21 ne pouvait pas échapper non plus à notre attention. Présentation du recueil de réflexions menées durant deux années et relai de l’appel fait au « champ associatif » d’assurer plus que jamais son rôle de moteur de changements sociaux.
Aujourd’hui, le changement de paradigme n’est plus négociable. Il est impératif. On se surprend à rêver… Et si la situation actuelle constituait pour le politique, un véritable levier, l’élan pour (enfin) ouvrir la voie à des solutions durables et innovantes ? Car, au pied du mur, n’y a-t-il d’autre choix que d’agir ?