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Vivre la difference

  30 Avr , 2015    Géraldine Lenseclaes

Un week-end en compagnie de personnes handicapées mentales, organise par les Compagnons Bâtisseurs, une activité estampillée aux couleurs des 40 ans de la COJ. Retour d’une expérience…

Les Compagnons Bâtisseurs organisent des week-ends Volontariat-Loisirs-Handicap pour des personnes en situation de handicap mental et des volontaires / animateurs, dans différents coins de Belgique. Grâce à la mixité du groupe, ces week-ends permettent à chacun de vivre une expérience en-dehors de son quotidien, forcément.

Les Compagnons Bâtisseurs ont construit ces week-ends sur la rencontre et le vivre-ensemble, offrant une approche de l’intérieur unique et très personnelle. Au-delà d’une expérience en dehors de sa réalité, l’asbl poursuit également d’autres objectifs : créer des contacts entre ces deux mondes, sensibiliser à la thématique du handicap mental et de l’inclusion sociale, mais aussi offrir un répit aux parents et proches le temps d’un week-end.

C’est par curiosité que je suis partie avec eux à Baelen, dans la province de Liège, un week-end de mars. L’envie d’aller à la rencontre de ce nouveau monde faisait régulièrement surface dans la liste de mes envies, sans jamais  se concrétiser. Je ne connaissais pas ce milieu, ayant rarement été en contact avec des handicapés mentaux. J’en avais donc une représentation vague, mais positive : des grands enfants aux réactions spontanées, non enrobées, et une expression brute des émotions.

Nous étions six volontaires, et onze participants, en situation de handicap léger à modéré. Au programme du week-end, balade aux abords du barrage de La Gileppe, visite guidée de la mine de Blegny, et brocante à Tongres le dimanche matin.

L’image que je m’étais faite du monde du handicap mental s’est immédiatement confirmée. Et en même temps, j’ai été surprise de la sincérité et la simplicité des échanges avec les personnes handicapées.

Rien ne leur semble disproportionné : la joie se vit de manière débordante, exprimée par des clappements de main euphoriques ou des embrassades. L’inquiétude ou la peur s’exprime par un refus non négociable. Ainsi, pas question de descendre dans la mine de Blegny pour deux d’entre eux. Une peur levée après quelques arguments et oubliée instantanément.

De plus, le rapport à l’Autre est souvent très chaleureux et sans barrière, et par défaut, confiant. L’authenticité des échanges est inspirante, tout comme la faculté d’exprimer ses émotions avec force et démonstration. Il fait « plein » vivre au contact des personnes en situation de handicap mental.

On retombe en enfance, lors de parties de cartes UNO folkloriques, en improvisant un cache-cache qui vire au comique, ou en s’émerveillant de toucher un chien… On est projeté dans un rôle de « parent » également : chaque volontaire est responsable d’une personne handicapée, et veille à son réveil, à ce qu’il ne mange pas trop ou se nourrisse, l’accompagne pour la douche, est responsable de ses affaires.

Entre l’âge enfant et adulte, on peut également retirer des moments de remise en question, en particulier sur nos manières d’appréhender le monde à travers des références différentes. Sans oublier les nombreux fous rires et la tendresse dans les échanges qui ont ponctué ce merveilleux week-end. Un mélange qui m’a énormément plu et enrichi.