Un an de travail dans les associations avec les jeunes, un an de travail entre les associations pour échanger et construire le festival, un jour pour présenter des films, des spectacles, des expos, des démos… réalisées par les jeunes bruxellois. La 2eme édition du festival « Ceci n’est pas un jeune » fut une étape importante dans le projet collectif, elle ouvre des perspectives et amène des questionnements.
Comme un cri poussé par les Maisons de Jeunes « Ceci n’est pas un jeune », c’est la volonté de casser les clichés sur les jeunes, c’est une envie de permettre aux jeunes d’aller au bout de ce qu’ils font et de le donner à voir à d’autres. Inventée en 2011, cette formulation empruntée au peintre surréaliste belge, s’est imposé comme un slogan de ralliement pour les MJ de Bruxelles[i] et par la suite de nouveaux partenaires[ii] ayant cette même nécessité, de mettre en lumière le travail réalisé avec les jeunes. Ce travail, qui est avant tout processus, et qui consiste à les accompagner dans la réflexion, la construction, l’expression et la création. On réfléchit et on construit, mais à quel propos ? A travers le travail dans les associations et la mise en place d’un partenariat diversifié, on interroge la société, la place de chacun dans la ville, les différences, les murs qui montent entre les communautés, les identités mouvantes, en constructions, les valeurs qui fondent le vivre-ensemble.
Pour le projet 2013-2014, le point de départ commun à la réflexion et à la création a été la lutte contre les discriminations et plus spécifiquement, la lutte contre le racisme, le sexisme et l’homophobie, un angle d’approche imposé par le politique qui a financé l’aventure collective*. La question de l’orientation sexuelle a été au centre des débats dans beaucoup d’associations, cette question a mis en lumière les tensions vécues par les jeunes, les représentations et stéréotypes dans lesquels ils évoluent. Si le travail de prise de conscience a été entamé, il n’est pas terminé mais le processus est en cours. Là aussi, se révèle l’importance d’être en collectif d’associations. Essayez de comprendre ce rejet exprimé de prime abord par les jeunes, échanger sur son vécu, sur sa pratique professionnelle, acquérir des balises législatives, travailler sa posture professionnelle, interroger les valeurs qui fondent nos décrets, acquérir de nouveaux outils d’animation, c’est à travers les moments de réflexion et de formation du projet collectif que cela a pu se faire. Ce projet collectif et ce festival, sont construits pour donner aux jeunes une place à ce qu’ils sont, à ce qu’ils veulent dire, à les mettre dans une expérience où ils sont les acteurs de ce qui se joue. Pour les jeunes, l’objectif est de présenter au festival ce qu’ils ont créé, ils sont fiers, ils acquièrent de la confiance, ils découvrent leurs potentiels, leurs talents, ils se sentent exister. Pour les animateurs, à travers ce processus d’éducation permanente, c’est réaliser les missions qui leur sont confiées, c’est une manière de travailler la citoyenneté, aujourd’hui avec les jeunes de leurs quartiers. Pour pérenniser la démarche, pour laisser des traces, pour asseoir l’expérience partenariale, un support de diffusion (probablement un DVD) est en préparation. La diffusion de celui-ci clôturera le cycle 2013-2014 de l’aventure collective, il sera alors temps de relancer le 3ème cycle. Nathalie Heusquin, Conseillère pédagogique FMJ Bruxelles
[i] MJ Ganshoren, le CEDAS, MJ Vision, XL’J, MJ NOHla Cie des Nouveaux Disparus, la FMJ pour 1ere édition -novembre 2011 [ii] MJ Antirides, MJ Regard, Samarcande AMO, La Voix des Femmes, La Rue, Zin TV, le Centre Culturel le Fourquet, Alerte Urbaine, Solidarcité, la COJ pour la 2ème édition -mars 2014 – Le Ministère de la Région Bruxelloise, via son Secrétaire d’Etat à l’égalité des chances, Bruno De Lille – Le projet est aussi soutenu par la COCOF et la FWB.… Tes stéréotypes nous pourchassent,
Comme un fauve traquant sa proie,
Tu portes plusieurs masques,
Racisme,
Sexisme,
Homophobie,
Mais ton but reste le même,
Tes coups pleuvent,
Mais tes mots sonnent faux,
Le polonais boit,
Alcoolique,
Les africains ont une odeur prononcée
Les arabes volent,
Les homos, hé sale pff…
Tristes, sont tes préjugés,
Pourquoi tes étiquettes nous collent-elles à la peau ?…
……
David, 16 ans, extrait de slam – CEDAS