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© Clément Petit/Flickr

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Féminisme est un nom masculin

  1 Juil , 2021   , ,    COJ

Féminisme. « Nom masculin. Doctrine qui préconise l'égalité entre l'homme et la femme, et l'extension du rôle de la femme dans la société. »...

Voici la définition que je trouve sur Google. Tout de suite, je trouve ça assez « drôle » que le mot féminisme soit de genre masculin. Doctrine ? « Ensemble de notions qu’on affirme être vraies et par lesquelles on prétend fournir une interprétation des faits, orienter ou diriger l’action. » Pour moi, le simple fait, en tant que fille, de savoir que je ne suis pas considérée sur le même pied d’égalité qu’un garçon, suffit à ne plus en faire une
« doctrine » mais plutôt un état de fait REVOLTANT !
« Prétend fournir une interprétation des faits »Personnellement, je n’ai pas besoin d’une interprétation des faits pour savoir que le fait qu’une fille se fasse sifflée dans la rue, ce n’est pas vraiment normal. Que si on la siffle c’est qu’elle est belle, que c’est une chance pour elle de se faire siffler. Avec cette logique, si on ne te manque pas de respect, si on ne te siffle pas dans la rue, c’est que t’es probablement moche ?! Merci la société, ses normes et ses pubs…
« Préconise l’égalité entre l’homme et la femme ». Je suis un être humain qui doit préconiser son égalité parce qu’elle n’est pas acquise. J’ai conscience : en Belgique, il y a eu des progrès (droit de vote, divorce, indépendance, …). Même si je mesure ma chance, je ne comprends pas pourquoi, aujourd’hui, je devrais encore justifier mon égalité. N’avons-nous pas assez de connaissance, de recul et d’intelligence pour comprendre ce qui a construit cette situation ? Je suis peut-être naïve mais je parle de moi, de mon avenir, de mes chances.
J’ai parfois l’impression que certains pensent que le féminisme a pour but d’instaurer une société matriarcale, c’est peut-être ça qui fait peur et freine ce mouvement d’égalité. Moi, j’aimerais juste que les filles et les femmes puissent accéder aux mêmes droits et à la même considération que les hommes, et le fait, qu’il y a deux mois, un prof de chimie se permettent de dire en classe :« Aucune fille ne repasse ici ?! Ça va être beau les femmes de demain ! » me désespère. Ou encore, lorsque qu’on félicite mon papa parce qu’il change aussi les langes de ses enfants. Ou cette copine qui me dit : « Non mais c’est le garçon qui doit faire le premier pas… Bah, parce que c’est comme ça » …
J’ai lu un texte sur la contestation autour du baiser que « reçoit » Blanche-Neige. Un prince « charmant » qui passait par là, voit Blanche-Neige endormie. Il ne la connait pas mais lui roule une pelle, parce qu’elle est jolie. Même si ce dessin animé doit être replacé dans le contexte de son époque (1937), je suis d’accord qu’il n’a plus sa place aujourd’hui où l’on dit aux petites filles qu’elles sont fortes, que leur corps leur appartient, que personne ne peut en disposer si elles ne le veulent pas. Des gens ne comprennent pas qu’on bouscule la magie/féérie des dessins animés, mais si ceux-ci continuent de formater les esprits dans l’inégalité alors pour moi, cette magie ne vaut plus le coup.
« L’extension du rôle de la femme dans la société. ».Ce n’est pas en attribuant quelques postes-clés à des femmes (en les sous payant par rapport aux hommes) qu’il s’agit d’une égalité réelle. Il y a des femmes qui sont à des postes-clefs (première ministre, présidente, dirigeante de grosses entreprises…). C’est rare et j’imagine leurs difficultés à se faire respecter (voir le #sofagate).
Le féminisme est pour moi, un mouvement (amené à disparaître une fois l’objectif atteint) qui devrait être porté et soutenu par les femmes et les hommes, afin de rétablir un équilibre de base naturel, qui tente d’abolir ce jeu de pouvoir et de domination archaïque, malheureusement, encré en chacun d’entre nous. Le féminisme est un changement d’état d’esprit !
Je terminerais ma chronique par les paroles de Benoîte Groult (romancière et journaliste féministe française décédée en 2016) qui exprime aussi très bien mon avis sur le sujet. « Le féminisme ne se résume pas à une revendication de justice, parfois rageuse, ni à telle ou telle manifestation scandaleuse ; c’est aussi la promesse ou du moins l’espoir, d’un monde différent et qui pourrait être meilleur. »
Bel été

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