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Covid-19 : témoignages d’OJ 3/4

  14 Juil , 2020   , , ,    COJ

Pandémie et confinement de la population : le secteur jeunesse a aussi été impacté, avec des organisations de jeunesse (OJ) poussées à se réinventer dans l'urgence afin de préserver le lien avec leurs jeunes confinés. Nos OJ, Les CEMEA, ATD Quart Monde jeunesse et DBA - Defi Belgique Afrique  témoignent de leur créativité, leurs difficultés, de leurs inquiétudes...

« Nous sommes en lien avec des jeunes et des parents qui vivent dans la galère. Très vite, nous avons constaté que leur expérience du confinement était rarement représentée dans les médias : pas d’ordinateur ou d’internet à la maison pour faire les devoirs, obligation d’attendre des heures un bus aux places limitées pour faire les courses, et surtout pour les parents, une peur immense du virus, peur notamment liée à un accès difficile à l’information à la fois en termes de source et de clarté… Après un temps de chamboulement, nous avons mis en place des groupes de travail avec pour objectif central de ne laisser personne face à l’isolement. Nous sommes restés en lien avec les jeunes via le téléphone puis nous avons organisé une rencontre de groupe via Messenger. Dans les bibliothèques de rue, si certaines équipes ont lancé des petits projets via les boites aux lettres, nous avons constaté que la peur poussait les parents à éviter toute sortie à leurs enfants, même pour la balade journalière autorisée. Le confinement, c’est aussi l’impact sur la scolarisation : nous avons participé, via la Coalition des parents de milieux populaires, à faire remonter auprès de la ministre de l’Éducation, Caroline Désir, le vécu des familles et des enfants vivant la pauvreté afin que les consignes données aux écoles prennent aussi en compte ces réalités. Pour cet été ? On visera surtout à proposer aux jeunes que l’on connait des temps de retrouvailles et de liberté, le temps d’un weekend ou d’un pique-nique… eux qui n’iront ni dans leur résidence secondaire, ni en camp, ni en vacances d’ailleurs. » ATD Quart Monde Jeunesse

 

© CEMéA

« Nous avons connu ces derniers mois le paradoxe de rester ensemble tout en restant chacun-e chez soi. Dans ce contexte, nourrir les liens qui nous unissent demande de la créativité. Créativité qui justement peut ne pas jaillir, ensevelie sous la peur et l’angoisse du virus et de l’infobésité qui l’accompagne. Créativité indispensable pourtant, car elle permet de vivre nos émotions, de faire culture commune, de s’évader… Aux CEMÉA, cette exploration créative a pris plusieurs formes, que ce soit pour l’équipe permanente ou pour nos militant-e-s : la continuité d’échange d’articles, des aprem’bidouilles pour se former aux outils numériques libres, des sorties au théâtre en ligne, une machine à café virtuelle pour discuter en équipe le matin… Nous avons concentré notre focale ici sur les bulles d’air comme une bouffée d’air quotidienne pour s’aérer l’esprit. Des intermèdes variés : citations, activités en solo ou à plusieurs, lectures, podcasts, créations, sorties et visites culturelles virtuelles, blagues, vidéos étonnantes. Des bulles d’air, parfois insolites, qui étaient là pour faire réfléchir, prendre le temps, partager, s’indigner, s’enchanter… Des citations coups de cœur de Fernand Deligny, de Gisèle de Failly et d’autres qui ont fait ou font aujourd’hui l’Éducation nouvelle, des découvertes de podcasts comme Les couilles sur la table qui parle en profondeur des masculinités contemporaines, ou encore une activité pour envoyer un avion en papier à ses voisines-voisins, des répliques de films-cultes, et bien d’autres… Nous avons lancé une carte blanche collective pour rappeler l’importance du temps libre, loin de la course à la performance, à la rentabilité et des discours culpabilisants. S’autoriser à « perdre du temps » pour se reposer, rêver, rire, dessiner, échanger. Perdre son temps n’a jamais été aussi précieux pour prendre soin de soi et des autres. Aujourd’hui, avec le déconfinement, nos permanences bruxelloises et liégeoises reprennent vie (avec masques, gel hydroalcoolique et distanciation). Avec la reprise des activités, le redémarrage des formations, l’ouverture prochaine des plaines d’été et la préparation des séjours de vacances pour les enfants et les jeunes, un vent frais s’est mis à souffler… » CEMEA

 

© DBA

« Les séjours d’immersion en Afrique ont été annulés, mais nous avons maintenu autant que possible les liens avec nos publics via les réseaux sociaux, des visioconférences et des débats en ligne. En Afrique, nos partenaires ont réfléchi aux possibilités d’organiser des séjours interculturels cet été entre jeunes du même pays mais de régions différentes. Finalement, et à plus long terme, se pose tout de même la faisabilité de ce type de séjours. Partir en Afrique avec des jeunes ne s’improvise pas et requiert une série de mesures de sécurité et de santé que nous ne pouvons garantir d’une année à l’autre. S’en vient naturellement alors la question de savoir comment repenser et remodeler ce projet à terme afin qu’il puisse être le plus en adéquation avec les enjeux mondiaux actuels et les préoccupations de la jeunesse. C’est sur ces questions que se penchera toute l’équipe durant plusieurs journées de réflexion stratégique en juillet. En effet, si cette crise sanitaire a contraint l’annulation de beaucoup de projets en cours de réalisation ou à venir, elle a également mis en avant des situations et problématiques qui nous amènent à redéfinir nos objectifs et méthodes pour y parvenir. Alors que certains thèmes comme le climat, la lutte contre les inégalités et les discriminations et la justice migratoire étaient déjà largement investis depuis plusieurs années par la jeunesse, la crise en fait aujourd’hui des enjeux incontournables pour penser le monde d’après. Aujourd’hui, l’après-Covid peut générer de l’angoisse pour beaucoup de jeunes, les incertitudes étant nombreuses et le flou étant présent partout. à nous de nourrir avec les jeunes les réflexions sur le monde d’Après pour le teindre sur un fond de solidarité, de démocratie et de justice. Notre photo « confinement » ? C’est l’équipe permanente qui adresse un message à notre équipe bénévole qui nous a beaucoup manquée ! » DBA – Défi Belgique Afrique

A lire aussi : Covid-19 : gestion de crise à la COJ

« Nous sommes en lien avec des jeunes et des parents qui vivent dans la galère. Très vite, nous avons constaté que leur expérience du confinement était rarement représentée dans les médias : pas d’ordinateur ou d’internet à la maison pour faire les devoirs, obligation d’attendre des heures un bus aux places limitées pour faire les courses, et surtout pour les parents, une peur immense du virus, peur notamment liée à un accès difficile à l’information à la fois en termes de source et de clarté… Après un temps de chamboulement, nous avons mis en place des groupes de travail avec pour objectif central de ne laisser personne face à l’isolement. Nous sommes restés en lien avec les jeunes via le téléphone puis nous avons organisé une rencontre de groupe via Messenger. Dans les bibliothèques de rue, si certaines équipes ont lancé des petits projets via les boites aux lettres, nous avons constaté que la peur poussait les parents à éviter toute sortie à leurs enfants, même pour la balade journalière autorisée. Le confinement, c’est aussi l’impact sur la scolarisation : nous avons participé, via la Coalition des parents de milieux populaires, à faire remonter auprès de la ministre de l’Éducation, Caroline Désir, le vécu des familles et des enfants vivant la pauvreté afin que les consignes données aux écoles prennent aussi en compte ces réalités. Pour cet été ? On visera surtout à proposer aux jeunes que l’on connait des temps de retrouvailles et de liberté, le temps d’un weekend ou d’un pique-nique… eux qui n’iront ni dans leur résidence secondaire, ni en camp, ni en vacances d’ailleurs. »
ATD Quart Monde Jeunesse

© DBA

« Les séjours d’immersion en Afrique ont été annulés, mais nous avons maintenu autant que possible les liens avec nos publics via les réseaux sociaux, des visioconférences et des débats en ligne. En Afrique, nos partenaires ont réfléchi aux possibilités d’organiser des séjours interculturels cet été entre jeunes du même pays mais de régions différentes. Finalement, et à plus long terme, se pose tout de même la faisabilité de ce type de séjours. Partir en Afrique avec des jeunes ne s’improvise pas et requiert une série de mesures de sécurité et de santé que nous ne pouvons garantir d’une année à l’autre. S’en vient naturellement alors la question de savoir comment repenser et remodeler ce projet à terme afin qu’il puisse être le plus en adéquation avec les enjeux mondiaux actuels et les préoccupations de la jeunesse. C’est sur ces questions que se penchera toute l’équipe durant plusieurs journées de réflexion stratégique en juillet. En effet, si cette crise sanitaire a contraint l’annulation de beaucoup de projets en cours de réalisation ou à venir, elle a également mis en avant des situations et problématiques qui nous amènent à redéfinir nos objectifs et méthodes pour y parvenir. Alors que certains thèmes comme le climat, la lutte contre les inégalités et les discriminations et la justice migratoire étaient déjà largement investis depuis plusieurs années par la jeunesse, la crise en fait aujourd’hui des enjeux incontournables pour penser le monde d’après. Aujourd’hui, l’après-Covid peut générer de l’angoisse pour beaucoup de jeunes, les incertitudes étant nombreuses et le flou étant présent partout. à nous de nourrir avec les jeunes les réflexions sur le monde d’Après pour le teindre sur un fond de solidarité, de démocratie et de justice. Notre photo « confinement » ? C’est l’équipe permanente qui adresse un message à notre équipe bénévole qui nous a beaucoup manquée ! »
DBA – Défi Belgique Afrique