Les pauvres sont toujours là, de plus en plus nombreux...
Les pauvres sont toujours là, de plus en plus nombreux, comme ces « nouveaux pauvres », invisibles : étudiants, mères célibataires, pensionnés, petits indépendants… Un web documentaire interactif et transmédias, orchestré par Le Forum, Bruxelles contre les inégalités (www.le-forum.org), plonge dans la réalité de notre capitale où « un jeune sur trois subit la pauvreté ».
Des chiffres, en veux-tu, en voilà. En 2016, près de 15.000 étudiants émargent des CPAS (le double en 10 ans !). L’époque (et le politique) fabrique de la précarité. Selon le directeur dudit Forum, Nicolas De Kuyssche, dans une intervention vidéo : « En 2015, quand des chômeurs ont été expulsés du chômage, près de 3.000 exclus n’ont pas réclamé leurs droits au CPAS. ». De quoi, dit-il, interroger les services sociaux et les associations qui ont « du mal à politiser leur métier, leurs interventions sociales. ». Selon lui, « Le social doit être re-politisé ».
Le COJ en fait son dossier : La Jeunesse est-telle dans les sables mouvants de la pauvreté ? Chez nous, 26% des jeunes (15-24 ans) vivent dans la pauvreté et plus de deux millions de Belges, sous le seuil de la pauvreté. Réflexion de Christine Mahy du Réseau Wallon de Lutte Contre la Pauvreté : « Une vision négative autour des services publics et de la sécurité sociale s’est développée, notamment chez les jeunes… un appauvrissement de la compréhension de ce qu’est une société collective. Or, elle est essentielle pour comprendre la pauvreté matérielle et la réduire.».
L’époque est morose, on le sait. 2017 commence en « fanfare » : à Alep, la ville syrienne est affamée. On bombarde les écoles et les hôpitaux, rendant le travail des associations et ONG quasi impossible. En Amérique, Donald Trump, businessman vulgaire et réac’, devient président des Etats-Unis. Décidément, le Père Noël est une ordure.
Mais le pessimisme ne gagnera pas. On le sait aussi, moult mouvements alternatifs sont en marche à laquelle participent des Organisations de Jeunesse. Et puis, on retiendra cette réflexion de Lamia Kebboul, venue de France il y a 4 ans pour coordonner le CFA. « J’ai été frappée par l’audace du monde associatif qui a encore la possibilité de présenter/défendre ses projets. Le tout dans une politique de subventionnement incomparable avec la France où c’est aléatoire (liés aux projets), sans aides à l’emploi ou dérisoires. Les associations belges peuvent être hautement subventionnées sans perdre leur indépendance, ni s’autocensurer. Impensable en France. »… De quoi se remonter le moral ?
Bonne année 2017 !
Yamina Ghoul