Depuis quelques années, on observe donc des mouvements citoyens spontanés, jeunes et vieux ensemble, face aux politiques qui nous gouvernent… Gouverner, désobéir, participer : la démocratie serait-elle mise à l’épreuve ? est le sujet qui file à travers les pages du COJ.
Edito
Le printemps est là. Les campagnes vont battre leur plein à l’approche des élections fédérales, régionales et européennes 2019. Mais quel hiver on a eu ! Entre la révolte des inégalités sociales avec les « gilets jaunes » en France puis en Belgique et la révolte des écoliers contre l’inertie politique face au climat en danger….
Quelques hivers plus tôt, le citoyen avait démarré sa mobilisation d’aide aux migrants, notamment en les hébergeant chez eux au grand dam des autorités politiques. Cet hiver, la Justice a acquitté des hébergeurs rappelant à l’Etat que la solidarité n’est pas un crime.
On vous passe le chapitre des mouvements citoyens « pirates » dans l’espace public qui n’hésitent pas à braver les lois souvent pour défendre un monde meilleur. Plus « soft », le collectif Tam Tam (où l’on retrouve Tout Autre Chose/Hart Boven Hard) a lancé, entre autres, sa grande enquête (www.art23.be). Mot d’ordre : « Ne votons pas uniquement pour des politiciens, mais votons d’abord pour des idées… ».
Depuis quelques années, on observe donc des mouvements citoyens spontanés, jeunes et vieux ensemble, face aux politiques qui nous gouvernent… Gouverner, désobéir, participer : la démocratie serait-elle mise à l’épreuve ? est le sujet qui file à travers les pages du COJ.
Le pouls de la question est pris avec Emilie Van Haute, politologue à l’ULB. « Il y a un changement de répertoire d’actions, analyse-t-elle. On est davantage dans des mouvements marqués par la désobéissance civile où il y a une affirmation plus individuelle du citoyen vis-à-vis du politique. (…) Les enquêtes montrent qu’il n’y a pas de rejet du fonctionnement de la prise de décision, du rôle du parlement, du gouvernement ni même de l’organisation des élections. Le ressentiment est en revanche très marqué vis-à-vis de l’image des politiques en tant qu’individus : la question de la corruption, du cumul, des financements, de l’opacité., etc. Il ressort aussi une demande forte d’intégration du citoyen « quelque part ». »
A la veille des élections, après une législature à rebondissements (Publifin, « l’affaire Lutgen » (sic), celle du Samu Social, la crise du gouvernement fédéral encore une fois en affaires courantes), le monde politique devrait se requestionner. Un geste courant dans l’associatif habitué à interroger ses pratiques pour mieux avancer.
C’est le cas d’un travail des Ceméa mené au sein de Maisons de jeunes autour du thème de la mixité des genres. Ils sortent un rapport et un outil pédagogique.
Enfin, du côté de la COJ, on poursuit notre projet En Campagne ? Pas Sans Nous !, avec nos 140 jeunes écoliers, le 10 mai au parlement Wallon.
D’ici là, profitez des sorties culturelles à l’Entrée des KDO…
Bon printemps solidaire,
Yamina Ghoul,
Secrétaire générale de la COJ,