Avec la rentrée scolaire, on peut être saoulé des sujets sur l’école. Et pourtant, non ! Parlons du « coup fatal ». Vous savez ce glissement (in)conscient des autorités scolaires qui oublient – en donnant le dernier coup – comment le parcours d’un jeune peut se (fra)casser... Une autre école est possible. Certains en appellent à la révolution. Et l’on voit, de-ci, de-là, l’éducation nouvelle titiller les profs et l’école, les élèves et les parents.
Apprendre à vivre et vivre ce qu’on apprend est le titre de la réflexion de notre nouveau chroniqueur ado, Elie, 15 ans. « Pour la 3ème année consécutive, je suis content de rentrer à l’école, écrit-il. Dans mon ancienne école, j’avais l’impression que les profs devaient respecter un programme hyper strict avec des exercices déjà réfléchis au mot près, alors que maintenant mes profs tiennent compte de nos envies pour les cours ». Il a trouvé son bonheur dans une école alternative, autogérée, 15 élèves par classe.
Une autre école est possible. Certains en appellent à la révolution. Et l’on voit, de-ci, de-là, l’éducation nouvelle titiller les profs et l’école, les élèves et les parents. Telle cette institutrice (23 ans de métier) qui a décidé de casser « la routine du tableau. ».
On serait presque content si ce n’est – comme le rappelle les CEMEA : « On ne peut se contenter d’initiatives plus ou moins spontanées. L’école est une question de société. C’est politique ».
Avec la rentrée scolaire, on peut être saoulé des sujets sur l’école. Et pourtant, non ! Parlons du « coup fatal ». Vous savez ce glissement (in)conscient des autorités scolaires qui oublient – en donnant le dernier coup – comment le parcours d’un jeune peut se (fra)casser.
Bernard De Vos – dont on tire le portrait dans ce COJ – nous rappelle qu’il y a des enfants relégués dans l’Enseignement spécialisé sans qu’ils aient un handicap physique ou mental. Et de s’emporter : « à Bruxelles, tu n’as que des têtes d’Arabes ! ». Dans son rapport 2016, présenté au Parlement, le Délégué général aux droits de l’enfant dénonce d’ailleurs « l’impact de l’ethnicité dans l’espace scolaire, souvent méconnu ou dénié ». Alors que la mixité est d’actualité sur tous les fronts (politiques). Quel paradoxe.
Est-ce les relents de l’école de papa, d’un autre siècle qui n’en finit pas ? Souvenez-vous où, pour le bien de l’enfant d’immigrés (et Belges «de souche’ aussi d’ailleurs), le pédagogiquement ingérable était ‘orienté’ vers des filières techniques et professionnelles (plomberie, coiffure, couture, mécanicien, etc.). Ces métiers méritent plus que des « élèves par défaut » et ces enfants de construire, même à petits pas, leurs propres parcours.
De quoi éviter la rancœur face à l’école mais aussi nourrir le souvenir d’un apprentissage épanouissant, dans une belle école, avec des profs superbes. L’objet du désir n’est pas impossible. Cyniques s’abstenir.
Tenir compte de l’environnement de l’élève à prendre dans sa globalité de vie est le b.a.-ba de la pédagogie active ou encore de l’éducation non-formelle que défendent les Organisations de Jeunesse.
La sortie de l’ECOJ#2, Créons des ponts entre l’enseignement et les organisations de jeunesse est plus qu’une goutte dans une mare d’eau sombre. Aux organisations de jeunesse d’y militer. Non, la galère ambiante de l’école ne nous aura pas.
Yamina Ghoul