Recenser les actions solidaires citoyennes serait impossible, tant il y a. Face à la politique qui n’en finit pas de se décrédibiliser elle-même, une grande partie des citoyens semble s’activer, chacun selon ses moyens.
Lorsque je doute de la marche du monde, j’égrène des initiatives qui me redonnent confiance en l’humain et au vivre ensemble.
En vrac : l’incroyable aide citoyenne aux réfugiés, les manifestations pour le climat, la sensibilisation aux agriculteurs et produits locaux, les donneries, les outillothèques, les jardins collectifs, les « repair café », les lieux citoyens de brassage et de partage (Le Monty à Genappe, La Serre à Ixelles, l’ex-Brass’Art à Molenbeek), le recyclage qui semble, quand même, entrer dans nos mœurs, l’habitat intergénérationnel, les entraides au fil des « recommandations » sur Facebook, les citoyens qui, à même l’avion, empêchent l’expulsion des migrants, la prolifération des petits magasins bio… , sans oublier les bénévoles par milliers au sein du tissu associatif.
En levant mon verre à moitié plein, j’y vois encore le retour des coopératives, de l’autogestion et j’applaudis le dernier pari en date : la création de la banque collective, NewB !
Recenser les actions solidaires citoyennes serait impossible, tant il y a. Face à la politique qui n’en finit pas de se décrédibiliser elle-même, une grande partie des citoyens semble s’activer, chacun selon ses moyens.
Le cynique dira : « Ça ne changera pas la face de la lune ». Qui sait ? Faut-il que le changement soit spectaculaire ? Ne peut-il avancer à petit pas, par-ci, par-là, parfois invisible à l’œil nu ?
Certes, le doute ou le blues sont permis mais stagner dans le verre à moitié vide n’est pas possible dans l’associatif et le secteur jeunesse pour nous qui formons des CRACS.
Le COJ #23 s’est tissé sur ce fil, entre le blues et la pensée positive. A travers la chronique du juriste, celle de l’ado, du dossier sur les MENA (les Mineurs étrangers Non Accompagnés), la carte blanche sur le burn-out de responsables d’ASBL, l’éclairage sur la pauvrophobie… Toutefois, dans leurs entrelacs, ces sujets ouvrent, à chaque fois, une porte sur une sensibilisation, une action, une pensée positive. Il le faut, préserver cette luciole positive dans un océan de désespoir social et politique.
Dernièrement, sur France Culture, je suis tombée sur cette réflexion concernant l’altruisme : « On n’imagine pas la force de la bienveillance, le pouvoir de transformation positive qu’une véritable attitude altruiste peut avoir sur nos vies au plan individuel et, partant, sur la société tout entière. (…) Il faudrait ainsi aborder la notion d’ »intériorité citoyenne », le meilleur de soi au service de tous. L’altruisme ne se cantonne pas à la seule psychologie, il a des extensions, des ramifications, des implications dans bien d’autres champs, dont le champ écologique, mais aussi politique… » . A méditer en 2020 ?
D’ici là, bonne année, et merci aux institutions culturelles qui ont rempli généreusement notre panier de cadeaux. Servez-vous, c’est gratuit !
Yamina Ghoul, Secrétaire générale de la COJ.