De ce traumatisme « Covid-19 », il faudra, un jour, comme chez Tchekhov « enterrer les morts/réparer les vivants ». C’est ce qu’on se dit en lisant le COJ#27 imbibé de la situation actuelle.
2021 s’annonce avec une vaccination de masse. Le Premier ministre a déclaré une année de transition et d’espoir, voire d’optimisme. D’ici là, nous ne serions pas à l’abri d’une troisième vague.
De ce traumatisme « Covid-19 », il faudra, un jour, comme chez Tchekhov « enterrer les morts/réparer les vivants ». C’est ce qu’on se dit en lisant le COJ#27 imbibé de la situation actuelle.
Dans sa « chronique d’une ado ordinaire », Abigaïl Coster écrit : « Je me sens triste d’avoir 14 ans et d’être confinée les ¾ du temps. Aujourd’hui, je me donne le droit de dire que ça ne va pas, que je suis fatiguée de devoir être toujours plus motivée, plus performante, plus rapide, plus docile, plus gentille, et surtout toujours plus connectée… dans une situation sans vie sociale et en prétendant que tout va bien. ».
D’autres témoignages de notre dossier – Le travail sous Covid – confirme le blues de ce deuxième confinement et montre les limites du télétravail forcé. « J’en fais une overdose. », « Les réunions à distance se résument à « bla bla bla ». De l’agitation stérile dans un monde à l’arrêt. », « J’ai essayé de me persuader que le distanciel suffisait à combler cette solitude » …
Corona blues, la détresse psychologique est de masse, du personnel soignant en passant par les jeunes, les vieux, les artistes, les salariés, les chômeurs, les indépendants, les bénévoles, les travailleurs de divers services sociaux, les animateurs socioculturels, les étudiants, etc. La santé mentale devrait être une priorité (politique) tangible ! Ici et maintenant.
Le travail sous Covid ? Nous avons donné la parole à quelques organisations de jeunesse membres de la COJ. Ambiance mixte. Pour les uns, une formation « gestion des émotions » a dû se mettre en place. Pour les autres, l’enjeu du lien avec les jeunes est devenu « crucial dans nos pratiques de travail ». D’autres pointent l’impossible, la lassitude, des « solutions de moins en moins évidentes ». Certains préfèrent témoigner « sous un angle lumineux ». Mais tous notent les inégalités, l’anxiété, le blues des jeunes qu’ils soutiennent vaille que vaille.
Dans ce blues ambiant, un optimisme volontaire – presque de combat – semble pousser un peu partout, même à l’intérieur du COJ#27. « J’ai envie d’être à l’écoute, non pas du premier ministre, ni de l’arrivée du vaccin, ni des spécialistes, ni des médias,… mais de moi-même et aussi des gens qui m’entourent, pour qu’ensemble nous parvenions à aller mieux ! Et si j’enfilais les lunettes Entraide… » conclut notre chroniqueuse ado. Autre conclusion-témoignage : « Quand je doute de la « nécessité » de mon travail, j’imagine mon association au point mort et disparaitre. J’imagine toutes les associations du pays dans le même cas. Ça me redonne le sens, l’envie de poursuivre, d’injecter du vivant. ».
Le COJ#27 s’est donc tricoté entre le blues et l’optimisme, avec quelques bonnes nouvelles comme la confirmation d’une « année blanche » pour le secteur jeunesse , quelques cadeaux culturels, la playlist des Jeunesses Musicales et même un peu d’humour car « Dieu nous protège ! »…
Nos vœux 2021 ? Un moral en équilibre, un optimisme de « combat », toujours solidaire et, comme l’écrit un témoin : « Retrouver très vite Nous, Ensemble et Chaleur humaine. ».
Bonne année 2021 !
Yamina Ghoul, Secrétaire générale de la COJ