EDITO : DROIT D'INFORMER. Après le numéro zéro, projet pilote diffusé en interne, voici la sortie officielle du nouveau trimestriel de la COJ, distribué plus largement. On y poursuit nos intentions, «le pari de proposer sur son propre secteur, un travail journalistique, regard critique posé sur les sujets qui font l’actualité du secteur de la jeunesse» écrivions-nous.Pas évident.
Si la démarche plaît à nos membres, un mot dans un article n’a apparemment pas plu au cabinet de la ministre Huytebroeck. «Scepticisme» utilisé à l’ égard du Plan jeunesse a dare-dare entraîné l’interpellation de la présidente de la COJ devant un membre du cabinet. Le scepticisme «ne fait pas partie des valeurs à promouvoir dans le secteur jeunesse». Descartes doit se retourner dans sa tombe… Soyons donc dubitatifs: il faudra, un jour, interroger la liberté d’expression et le droit à l’information dans notre propre secteur. En attendant, comme écrit précédemment: «restons sceptiques» face à un Plan Jeunesse inexistant, qui poussera probablement son dernier souffle «pour l’honneur» en 2014. Toutefois, restons positifs. Tout n’est pas perdu, le décret 2009 soutient le développement des attitudes citoyennes, responsables, actives, critiques et solidaires. De quoi juger les perspectives des politiques actuelles.
La COJ ne peut, comme le fait la ministre, envoyer que des lettres Cr@cs de bonnes nouvelles. Ainsi, décidée en coulisses depuis l’été 2013, la brutale suppression des 23 détachés pédagogiques dès ce 1er janvier 2014, nous a été annoncée en «last minute» le… 7 novembre dernier. Texto «nous vous invitions en urgence à une réunion d’information… Il nous est revenu que certains d’entre vous se questionnaient… nous tenons à vous rassurer…». Le premier numéro du COJ interroge cette onde de choc qui a ramené le secteur dans la rue.
2014 s’annonce des plus actives en termes de revendications, à l’horizon des prochaines élections, des nouveaux gouvernements et ministres, tous inscrits dans la 6ème réforme de l’Etat. Nous continuerons à rester sceptiques et combatifs car 2014, 2015 & co n’ont pratiquement rien pour nous rassurer là où l’Union européenne et nos gouvernements nous font payer l’austérité.
Le droit d’informer est la pierre angulaire d’une société démocratique, n’en déplaise à ceux qui voudraient nous rappeler à l’ordre. Je vous laisse découvrir les sujets que l’équipe de la COJ et ses compagnons de route ont creusés pour vous. Dans ce format engagé du «fanzine» qui vous a séduit, rythmé en images et graphisme contemporains. Le tout au service de l’info.
Bonne lecture et – malgré tout – une bonne année 2014.
Yamina Ghoul